Publication par le PNUD du rapport national sur le développement humain 2002

Le Programme des Nations-Unies pour le Développement ( PNUD) a publié , le mardi 28 janvier 2003 , un document sur la situation du développement humain en Haiti pour l’année 2002 . Le premier ministre, Yvon Neptune, se déclare globalement satisfait dans la mesure où le rapport fait mention des progrès réalisés dans certains domaines . Toutefois , l’étude soutient que le pays a encore du chemin à parcourir en matière de développement durable . Dix-sept (17) ans après la chute des Duvalier , Haiti n’arrive toujours pas à se mettre sur les rails du progrès et du développement . La production nationale et quasi-nulle , les importations sont en hausse constante ,les infrastructures de base sont inadéquates et le marché de l’offre et de la demande est anémié . En tout état de cause , Haiti est incapable d’atteindre un niveau de croissance compatible avec les défis auxquels la société doit faire face , fait remarquer le rapport national sur le développement humain 2002. Ce qui explique pourquoi le pays souffre d’un problème global de compétivité . Fort de cette situation , le chômage touche plus de la moitié de la population active . Les conditions de vie des haitiens ont plutôt tendance à se détériorer en raison de la persitance de la crise politique et du gel de l’assistance internationale . Ces dernières années , des efforts considérables ont été déployés en vue d’augmenter le nombre d’enfants scolarisés dans le pays. En terme de résultats, de 1993-2000, ce taux est passé de 47 à 67% pour le primaire et de 12 à 15 % pour le secondaire . Cependant , souligne le rapport national sur le développement humain, la qualité de l’enseignement laisse à désirer . De même que la scolarisation des adultes . La grande majorité des personnes ayant suivi le programme d’alphabétisation déclarent quelles ne savent ni lire ni écrire. Dans le domaine de la santé, la situation est préoccupante . Le rapport du PNUD met en évidence de sérieux problèmes de gouvernance dans la gestion des interventions , le manque de financement et la dérive des institutions publiques chargées de la coordination des services de santé. En dépit de l’implication de tous les acteurs concernés dans la lutte contre le VIH, le SIDA reste et demeure une épidémie généralisée en Haiti . Le rapport national sur le développement humain tente d’attirer également l’attention de plus d’un sur la dégradation de l’environnement . Le document précise que l’érosion touche déjà plus de 20% du territoire national . Le rapport apprécie l’effort du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité. Le nombre de civils morts par arme à feu a chuté pour la période 1998/2000. Il est passé de 7.7 à 4.5 pour 100,000 . Haiti ne constitute pas un pays dangereux comparativement aux Etats de la région . Un autre résultat intéressant se situe au niveau de l’équité de genre . Ces dernières années, les organisations féministes ont prouvé leur capacité à lutter contre toutes les formes de discriminations affectant les femmes . Par contre , le rapport exprime des inquiétudes par rapport aux menaces contre les libertés publiques signalées par les organisations de défense des droits de l’homme. Le rapport national sur le développement humain du PNUD souligne que la vie politique haitienne est caractérisée par son extrême polarisation et un multipartisme excessif faiblement structuré et fortement personnalisé. Depuis 1986, au moins 15 gouvernements ont défilé en Haiti sans pour autant favoriser un developpement humain durable . L’instabilité politique affectant le fonctionnement de l’exécutif , la centralisation du pouvoir et l’absence de transparence dans la gestion de la chose publique en sont les causes principales . En ce sens , le rapport insiste sur la nécessité pour le secteur public et privé de promouvoir la bonne gourvernance pour favoriser le développement humain durable en Haiti.