Rapport préoccupant du RNDDH sur la situation des droits de l’homme

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) publie un rapport dont les données portent à réfléchir à moins de 6 mois des élections. De mars 2004 à mai 2005, la violence a fauché environ un millier de personnes et causé des centaines de millions de dollars de dégâts dans l’économie haïtienne. Le départ d’Aristide, le 29 février 2004, a donné lieu à une réaction violente de ses partisans caractérisée par le meurtre,le viol, le pillage, l’incendie . Le niveau de violence a augmenté avec le déclenchement, à Port-au-Prince, de l’Opération Bagdad, le 30 septembre 2004, qui vise, selon le RNDDH, à “ imposer, par la terreur, l’ex-Président Jean Bertrand Aristide, comme acteur incontournable dans la resolution de la crise politique haïtienne”. Plus d’un millier de morts dont des décapitations, un nombre incalculable de cas de kidnapping, de vols de véhicules,d’incendies criminels, de viols, de pillages. Des cas d’atrocités multiples qui ne sont pas uniquement imputables aux zélés de lavalas. Outre les partisans du régime déchu, le RNDDH cite les policiers renvoyés de l’institution au depart d’Aristide, les anciens militaries, le Front de Résistance et les gangs armés.Les actes de barbarie ont drainé à date un lourd cortège de pertes et de séquelles chez plusieurs secteurs du pays, plus de 200 millions de dollars américains de dégâts matériels sans compter les entraves occasionnées par la terreur des bandes armées. Pire, la justice met du temps à se montrer digne dans un tel contexte. Selon le rapport sur 160 cas traités au niveau des cabinets d’instruction,la juridiction de Port-au-Prince a renvoyé par devant la juridiction de jugement 89 inculpés contre 271 cas de mise en liberté dont 176 sur ordonnance de main levee. Ce qui paraît douteux pour le Réseau national de défense des droits humains.Face un tel constat, il est clair que les conditions propices à l’organisation de bonnes élections ne sont pas réunies, estime l’organisation qui formule une dizaine de recommandations aux autorités pour redresser la situation. Ces recommandations touchent l’élaboration et l’application d’un plan de sécurité efficace, la mise en oeuvre d’un véritable programme de désarmement, le renforcement de l’inspection générale de la police et de l’appareil judiciaire, la mise en place d’un vaste programme de création d’emplois dans les zones marginalisées et la prise en charge du processus électoral par le CEP.

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