Recrudescence des enlèvements et violences malgré les opérations de la PNH

Haitian police patrol the streets as protests were planned after the assassination of President Jovenel Moise, in Port-au-Prince, Haiti July 12, 2021. REUTERS/Ricardo Arduengo

Alors que les offensives des groupes armés semblent avoir marqué un ralentissement ces derniers jours sous l’effet des opérations spéciales menées par la Police Nationale d’Haïti (PNH), la criminalité continue de gangréner la capitale. Une nouvelle vague de kidnappings secoue la région métropolitaine de Port-au-Prince, accentuant l’insécurité et la peur au sein de la population.

Les interventions musclées des forces de l’ordre n’ont donné lieu à aucune communication officielle sur leurs résultats. Aucun bilan précis n’a été communiqué par les autorités, laissant place à des spéculations et à l’incertitude. Seuls les gangs eux-mêmes publient des vidéos sur les réseaux sociaux, tentant de montrer l’étendue des pertes qu’ils auraient subies. Cette absence de transparence alimente le doute sur l’efficacité réelle des opérations en cours.

Depuis environ une semaine, plusieurs quartiers de la capitale ont été secoués par de puissantes explosions, attribuées à des drones kamikazes. Selon certaines sources, ces engins auraient été utilisés par la PNH dans le cadre des opérations spéciales, mais la police ne s’est pas encore officiellement prononcée sur leur emploi. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé avait pourtant évoqué, peu avant ces frappes, la mise en place d’une task-force chargée de mener des interventions de grande envergure contre les gangs. C’est à ce moment-là que l’utilisation de ces drones a été signalée, ce qui, selon certains, changerait la donne dans la lutte contre les groupes criminels.

Si les attaques des bandits ont semblé ralentir temporairement, de nombreux citoyens redoutent qu’un éventuel relâchement des opérations de la PNH ne leur permette de se réorganiser et d’exercer des représailles sur la population. Certains observateurs estiment que la stratégie policière reste insuffisante face à la montée en puissance des groupes criminels, qui contrôlent de vastes territoires et possèdent des armements sophistiqués.

À Morne-à-Cabris, les gangs continuent de semer la terreur. Les hommes armés du gang 400 Mawozo ont détourné plusieurs véhicules de transport en commun reliant la capitale au Grand Nord via le Plateau Central. Plusieurs passagers ont été enlevés, selon les témoignages.

L’insécurité a franchi un nouveau cap ce mardi 11 mars 2025 avec l’assassinat du secrétaire d’État à la Santé Publique. Les circonstances exactes du crime restent floues, mais cet acte illustre une fois de plus l’état de déliquescence sécuritaire dans lequel Haïti est plongée.

Marvens Pierre

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