Reportage sur les « restavèk  » haitiens . Le gouvernement proteste auprès des autorités françaises

Le Pouvoir Lavalas réagit vivement à la diffusion d’un reportage de France 2 à l’émission “ Envoyé Spécial “ sur la situation des enfants en domesticité communément appelés “ restavèk” . Ce reportage publié récemment met en évidence ce phénomène dans la société haitienne . En dépit de la colère ex primée par les autorités , le dossier est apprécié différemment au niveau du gouvernement. Le Chef de l’Etat et la Première Dame se sont exprimés sur la question des “restavèk “ mais les ministres de la Justice et des Affaires Sociales respectivement Calixte Delatour et Eudes Saint-Preux Craan tenaient à en rajouter et ceci , de manière contradictoire . Le ministre Delatour banalise la question et parle d’un sujet de” très peu d’importance qui peut des fois tourner en injures ou en simple plaisanterie”. Pour le titulaire de la Justice , le phénomène des “restavèk “ne serait plus que de l’histoire ancienne . C’est une pratique effritée par le poid des ans qui aujourd’hui n’existerait plus. Convaincu de son approche , Calixte Delatour tourne en dérision le dossier des enfants haitiens en domisticité évoqué dans une enquête menée dans le pays par une journaliste de France 2 , la première télévision publique française. Le ministre de la Justice qui dit avoir bien feuilleté le livre paru sur le sujet parle de “mensonges flagrants , de définition erronée, aucune donnée statistique disponible.” Là où le ministre de la Justice banalise, la titulaire des Affaires Sociales, Eudes Saint-Preux Craan, tient un autre discours sur la même question. Mme Craan , assise à côté de M. Delatour , à l’occasion d’une conférence de presse sur le dossier , reconnait que le problème demeure . “La situation des petits restavèk est réelle et va être adréssée”, a t-elle notamment déclaré. “Les petits esclaves d’Haïti”, titre d’un ouvrage et d’un reportage réalisé par la deuxième chaine française sur la situation des enfants en domesticité en Haïti, suscite la colère du gouvernment Lavalas qui estime avoir fait des progrès dans la lutte contre le phénomène des “restavèk”. Le ministre haïtien des Affaires Etrangères, Joseph Phillipe Antonio, a officiellement protesté auprès des autorités françaises. Toujours est-il que le phénomène des “ restavèk “ , héritage de la colonisation , est bien implanté dans la Société Haitienne et de toute évidence, a encore de beaux jours devant lui .

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