
Reporters sans frontières se dit inquiet des conséquences malheureuses que le communiqué du CONATEL menaçant de sanctionner des medias « diffusant de façon systématique de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public » puisse avoir sur l’exercice du travail des journalistes en Haïti. « Nous sommes inquiet », a martelé Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières, affirmant que le climat politique actuel met en évidence un désir de museler les medias critiques. Pour M. Soulier, « ce discours répressif » ne peut avoir pour effet qu’une réaction contre-productive d’autocensure pour les journalistes. Ainsi, appelle-t-il le nouveau Ministre de l’intérieur Reginald Delva à prendre des dispositions afin de forcer le CONATEL à revenir sur cet note considérée comme signe avant-coureur de la volonté des autorités en place de bâillonner la presse. En effet, le Conseil national des télécommunications d’Haïti (CONATEL) a publié le 8 avril dernier un communiqué officiel dénonçant « certaines » « radios diffusant » « de manière systématique de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public, de déstabiliser les institutions de la République et de porter atteinte à l’intégrité de nombre de citoyens. » Dans ce communiqué, l’institution régulatrice de la télécommination précise que toute information causant un trouble à « la vie normale de la société » sera dûment sanctionnée et rappelle tout un éventail de mesures légales, notamment des pénalités pécuniaires et retrait de licence, qu’elle peut appliquer en cas de manquement aux conditions de diffusion de l’information « Haïti occupe le 47e rang sur 180 pays dans l’édition 2014 du classement mondial pour la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en février dernier », rappelle le RSF, soulignant que cette position assez enviable menacée aujourd’hui par augmentation des intimidations envers les professionnels de l’information ces deux derniers mois. » MJ/Radio Métropole