Réprobation du transfert de Yvon Neptune à un hôpital onusien

L’Association des victimes du massacre de la Scierie et les militants des droits humains dénoncent la décision du gouvernement et de la communauté internationale de déplacer l’ex-Premier ministre Yvon Neptune de sa celllule. Les raisons humanitaires évoquées par les autorités devant la détérioration de l’état de santé de M.Neptune sont jugées insuffisantes par l’Association des victimes. Pour Charliénor Thomson, responsable de cette association, il s’agit de manœuvre entre le gouvernement et la communauté internationale pour libérer l’ex-dignitaire Lavalas et le conduire à l’étranger. L’Association des victimes annonce une vaste mobilisation populaire pour porter les autorités à donner justice aux proches des victimes. Quant à l’avocat des victimes, Samuel Madistin, c’est un acte qui démontre que le pays est sous occupation. « C’est une démache grossière qui foule aux pieds les lois du pays », s’indigne Maître Madistin qui s’en prend aussi au gouvernement pour l’autorisation accordée pour mener l’opération sans l’aval du juge d’instruction de Saint-Marc. Samuel Madistin s’attend à ce que l’ensemble des juges entre en grève. M. Madistin réclame le transfert de M. Neptune à un hôpital haïtien et son retour au plus vite au Pénitencier national. De son côté, l’organisation de défense des droits de l’homme, NCHR, fait part de ses vives préoccupations. Pour le dirigeant de la NCHR, Pierre Espérance, il s’agit d’une giffle donnée par le gouvernement et la communauté internationale au système judiciaire et aux victimes. Yvon Neptune est inculpé pour sa participation présumée à un massacre d’opposants au régime de l’ex-président Aristide survenu à Saint-Marc, le 11 février 2004, et commis par des policiers appuyés par des chimères. A l’époque, il était Premier ministre et président du Conseil supérieur de la Police nationale. Le transfert de Yvon Neptune, en grève de la faim depuis le 20 février, dans un centre hospitalier de l’ONU, a été supervisé dans la soirée du 10 mars par des diplomates étrangers, selon des sources informées.

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