L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) exige des pouvoirs publics l’arrestation des coupables déjà publiquement identifiés dans le cadre de l’assassinat du journaliste Brignol Lindor. Dans un communiqué publié le mardi 4 décembre, les patrons de presse affirment que cette escalade de la violence visant les journalistes met en cause les fondements même de la liberté d’expression de la tolérance indispensable à l’établissement de la démocratie et à l’émergence d’un état de droit. L’ANMH demande aux responsables des pouvoirs publics et aux corps constitués de se prononcer et d’agir sans réserve contre toute manifestation d’intolérance et d’anarchie. « Les sommets de l’Etat doivent sans équivoque se démarquer des dérives typiques d’une République en dysfonctionnement pour redonner confiance en l’avenir du pays » écrivent les membres de l’ANMH. L’Association Nationale des Médias Haïtiens invite tous les secteurs de la presse à faire front commun pour défendre et préserver les acquis de liberté d’expression au service du changement démocratique. La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) se dit horrifiée par l’assassinat du journaliste Brignol Lindor. La NCHR note que ce crime a été commandité par le maire adjoint de Petit Goave qui avait rendu public une liste de personnes à abattre dont le journaliste Lindor. La NCHR rappelle au pouvoir que quelque soit la violence des méthodes de répression utilisées et les résultats obtenus à court terme. « Jamais un pouvoir n’a réussi à faire taire définitivement la voix de ceux qui sont assoifés de justice, de respect de leurs droits fondamentaux de transparence et de participation à la chose publique. » La Coalition dit attendre également des explications sur le cas d’un manifestant torturé jusqu’à ce que mort s’en suive au Commissariat de Plaisance. La NCHR invite les responsables du Conseil Supérieur de la Police à prendre les mesures urgentes en vue de redresser la barque de la PNH en dérive, selon elle, et éviter la répétition des erreurs des forces armées défuntes. » La police ne doit pas réprimer la population civile pour étouffer les revendications populaires et plaire au pouvoir en place » écrit la NCHR. Le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressiste (RDNP) condamne également l’assassinat du journaliste Brignol Lindor à Petit-Goave par des éléments se réclamant de Fanmi Lavalas. Selon le RDNP, le régime en place est devenu fou et fait couler le sang innocent de manière suicidaire. Les responsables de ce meurtre sont ceux qui prêchent et pratiquent la formule » tolérance zéro », dénonce ce parti de l’Opposition, membre de la Convergence . » La mort sauvage du journaliste Lindor est une de plus et une de trop pour bien montrer qu’on en veut aussi à ceux dont la profession est de faire le jour sur une actualité devenue inacceptable pour la majorité du pays, fait remarquer le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes de l’ancien président Lesly Manigat. L’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), membre de la Convergence Démocratique , fait part également de sa consternation après l’acte odieux dont a été victime le responsable des nouvelles de Radio Echo 2000. Le dirigeant de l’OPL, Gérard Pierre Charles, affirme qu’il est grand temps que Lavalas quitte le pouvoir. Un autre regroupement de l’Opposition ,l’Alternative pour le Changement (AC) se déclare aussi offusqué et rappelle aux autorités que la presse a le devoir d’informer . De son côté, le chef a.i. de Fanmi Lavalas prend ses distances avec le maire adjoint de Petit-Goave Dumé Bony qui avait cité le nom de Brignol Lindor sur une liste de personnes à administrer la formule « tolérance zéro » prônée par le président de la République Jean Bertrand Aristide. Yvon Neptune indique qu’à aucun moment la direction de Fanmi Lavalas n’a préconisé la violence. Pour sa part, le sénateur Lavalas Prince Pierre Sonson se déclare solidaire des journalistes qui sont victimes d’agression continue. Le parlementaire du Sud-Est estime que la liberté de la presse n’est pas garantie à la lumière du crime crapuleux du 1er décembre . Le gouvernement Chérestal annonce que l’action publique a été mise en mouvement au niveau du Parquet de Petit-Goave pour déterminer les responsabilités dans l’assassinat du journaliste Lindor. Selon la secrétairerie d’Etat à la Sécurité Publique , les coupables doivent être déférés dans les meilleurs délais par devant les tribunaux. L’ambassade américaine à Port-au-Prince se dit préoccupée par l’escalade de la violence dans le pays après le lynchage du directeur de l’information de Radio Echo 2000 à Petit-Goave. Dans un communiqué publié le mardi 4 décembre, l’ambassade a réaffirmé son soutien pour la libre circulation de l’information en Haïti et appelé la police et la justice à protéger les droits professionnels des journalistes et les droits constitutionnels de chaque citoyen d’exprimer pacifiquement sa préférence politique. Dans cette note, l’ambassade dit espérer que les auteurs de cet acte cruel seront arrêtés et traduits en justice.
Réprobation générale après le meurtre du directeur de la salle des nouvelles de Radio Echo 2000 à Petit Goave
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