Un tribunal guadeloupéen a jugé et condamné trois ressortissants haitiens ce vendredi pour avoir opéré un réseau d’immigration clandestine entre Haiti et la Guadeloupe.Les trois individus – parmi lesquels figurent une femme faisant office de tête de réseau et deux intermédiaires – monnayaient au prix fort le passage en Guadeloupe de clandestins d’origine haitienne.La femme présentée comme étant à la tête de la filière. a été condamnée à 18 mois de prison dont la moitié assortie d’un sursis.Quant aux deux intermédiaires, installés pour l’un à la Dominique et pour l’autre en Guadeloupe, le premier a écopé d’une peine de 12 mois dont 6 avec sursis tandis que le second s’en sort avec une condamnation de 6 mois entièrement assortis de sursis.Le paiement de 3,000 dollars US était exigé de chaque candidat pour le passage jusqu’à la Dominique, auxquels il fallait encore ajouter une rallonge de 500 dollars pour avoir la chance d’arriver jusqu’en Guadeloupe, évidemment sans être détenteur du moindre visa, voire un titre de séjour. »Ces pauvres gens, à qui du rêve avait préalablement été vendu, étaient traités comme du bétail, résumait, hier, le directeur adjoint de la Paf (Police de l’air et aux frontières). »Au gré des interceptions téléphoniques réalisées, on a pris conscience qu’ils étaient considérés comme de la marchandise. À vrai dire, dans ce dossier, on n’est pas loin de l’esclavagisme moderne ».Car une fois arrivés en Guadeloupe, « beaucoup de ces clandestins devaient travailler, en étant exploités, pour rembourser le voyage » , afin de donner tout le sordide du fonctionnement « de la filière artisanale et presque familiale » que viennent de faire tomber les services de police.Les policiers estiment qu’entre 2003 et 2005, deux à trois bateaux surmotorisés débarquaient ainsi chaque semaine une centaine de clandestins sur les plages de Guadeloupe, le plus souvent la nuit et au terme de traversées périlleuses.Une importante vague d’immigration clandestine sévit en Guadeloupe depuis 2003. Selon les estimations, entre 10,000 et 80,000 Haïtiens en situation irrégulière séjourneraient ainsi sur l’archipel, pour une population totale de 420 000 habitants.Source : France-Antilles Crédit Photo : Actudom-News Caraïbes HA/Radio Métropole Haiti