La délégation du Congrès Américain qui a achevé, le dimanche 26 janvier 2003 , une visite de trois (3) jours en Haiti est pessimiste quant à une issue prochaine à la crise . Les parlementaires doutent que le chef de l’Etat entreprenne les réformes nécessaires à la sortie de l’impasse. La délégation bipartisane et bicamérale révèle ,au Miami Herald , avoir soulevé au Président de la République , Jean Bertrand Aristide , ses préoccupations en ce qui concerne l’avenir d’Haiti . En marge de cette visite , ces parlementaires américains affirment quitter le pays avec le mince espoir que M. Aristide entreprendra des réformes. Rapportant au quotidien de Floride l’essentiel de cet entretien qu’ils ont eu avec le chef de l’Etat haitien en sa résidence privée à Tabarre, ces parlementaires démocrates et républicains ont demandé au Président Aristide de lutter contre le trafic des stupéfiants et de limoger les cadres de la Police Nationale d’Haiti (PNH) qui y seraient impliqués. Ils ont aussi attiré l’attention du Président Aristide sur ce qui est , selon eux , inacceptable que le Chef de l’Etat ait accepté de recevoir des chefs de gangs au Palais National ayant organisé des manifestations violentes dans les rues en Haiti. Ils ont également pressé M. Aristide d’aller vers les leaders de l’Opposition afin de sauver la nation de cette crise politique vieille de trois (3) ans environ pour enfin organiser des élections législatives . La conversation que le chef de l’Etat a eu avec ces parlementaires Nord-américains était franche , selon le sénateur républicain Dick Durbin qui indique que le Président se doit d’assumer davantage de responsabilités . Il dénonce le fait que le Président ait choisi de blamer l’Opposition haitienne et les Etats-Unis . Le sénateur Durbin soutient que la situation sera très difficile tant que le chef de l’Etat ne s’attaque pas aux vrais problèmes. En revanche , les parlementaires américains qui ont visité Cité Soleil se sont mis d’accord pour que les Etats-Unis envoient davantage d’argent à des organisations humanitaires en Haiti afin de soulager la pauvreté dans le pays . Ils ont toutefois rappelé que le budget de l’assistance américaine à Haiti au cours des dernières cinq (5) années avait dépassé les 100 millions de dollars américains tandis que celui de l’année dernière était de 57 millions . Jean Bertrand Aristide fait face , rappelle le journal , à la plus sérieuse crise politique depuis qu’il a été déchu du pouvoir par un coup d’Etat en 1991. L’économie est en chute libre tandis que des manifestations de rues assorties de grève sont devenues des évènements réguliers en Haiti. Ce qui prouve que le chef de l’Etat est en passe de perdre son support , même dans les rangs des pauvres , ses principaux supporteurs , selon des observateurs, écrit le journal . M. Aristide laisse entendre qu’au moment où il » appelle à des élections pour résoudre l’impasse mais pour affaiblir sa capacité de gouverner et du même coup prolonger la crise , les leaders de l’Opposition inventent la stratégie de ne pas participer au processus électoral » , indique le “ Miami Herald “ citant des parlementaires . Après la rencontre avec la délégation du Congrès Américain composée de Bill Nelson , Kendrick Meek , Dick Durbin et Mike Dewine , le chef de l’Etat promet d’aller vers l’Opposition pour faire des réformes telles que le désarmement des gangs politiques violents promis à l’Organisation des Etats Américains (OEA) .
Résolution de la crise politique : des parlementaires américains veulent du concret de la part du Président Aristide
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