Riphard Sérent : Mais où passe l’argent des transferts ?

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La publication lundi 11 avril d’une nouvelle circulaire par la Banque de la République d’Haïti n’est pas sans intriguer. En effet, son contenu semble indiquer que la banque centrale veut une nouvelle fois accroitre son contrôle sur le marché des changes en réclamant des rapports quotidiens et hebdomadaires de la part des différents opérateurs.

Selon l’économiste Riphard Sérent, la circulaire 108 est publiée dans un contexte où des mouvements qui peuvent nuire à la stabilité de la gourde sont constatés sur le marché :

« On ne constate pas l’afflux dans le système bancaire des transferts de la diaspora pourtant en constante augmentation. Au contraire, la disponibilité de la devise américaine tend à baisser. Le phénomène est inexplicable, donc la BRH veut savoir vers où se dirigent les sommes laissées entre les mains des opérateurs. »

A moyen terme l’économiste pense que selon les résultats de l’analyse des rapports, des décisions seront prises pour rediriger les dollars vers le système formel. Un point qui attire l’attention de Riphard Sérent et qui pourrait bien être un élément de réponse à la question que se posent les autorités monétaires du pays : la baisse constante de l’offre de devise dans le secteur bancaire semble être compensée par une abondance dans le secteur informel. Ce qui l’amène à penser que certains opérateurs tentent de contourner  la réglementation en vigueur pour préserver leurs profits.

La stabilisation du taux de change de la gourde est vitale dans le contexte actuel, avec une économie haïtienne malade et incapable de générer suffisamment d’entrées de devises estime l’économiste Riphard Sérent.

AL/Radio Métropole

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