Stanley Lucas : la visite d’Anne Witkowsky est hors sujet

1889

L’Américaine Anne Witkowsky, secrétaire d’état adjointe aux opérations de conflits et de stabilisation, est actuellement en Haïti pour s’entretenir avec des responsables afin de contribuer à une sortie de crise. Il s’agit de la 7e mission de ce type en un an, de la part de diplomates étrangers. Mission qui suscite déjà des critiques. C’est sur le fond que l’expert en questions de démocratie Stanley Lucas, considère cette mission, hors sujet et déconnectée de la réalité.

« Madame Witkowsky va parler de démocratie aux tenants des différents accords qui ne semblent d’accord que sur une chose : tenir les électeurs à l’écart du jeu politique en mettant sur pied une longue transition. Est-ce-que cela a du sens ? »

D’autre part, Stanley Lucas s’interroge sur le passé des personnalités choisies pour occuper le pouvoir dans le cadre de la mise en oeuvre des divers accords :

« Ariel Henry ne s’est toujours pas expliqué de ses contacts avec l’un des assassins présumés de Jovenel Moïse, la réputation de Fritz Jean reste marquée par son passage à la tête de la Banque de la République d’Haïti. Comment imaginer que des personnalités comme celles-ci, issues du système qui a mis le pays dans cet état, veuillent y mettre fin. »

Stanley Lucas estime que les accords en tout genre sont des violations flagrantes de la constitution. Compte tenu de son expérience, il juge la tenue d’élection possible dans 6 mois et le rétablissement de la sécurité en 7 semaines avec l’aide du Mexique, du Brésil et le soutien financier des Etats-unis. La seule condition pour que ceci devienne une réalité selon lui : qu’une volonté politique claire s’exprime.

AL/Radio Métropole

Publicité