Suspension des opérations de la BHD , la Banque Centrale s’explique . Le principal actionnaire de la Banque Haitienne de Développement réagit

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La Banque Centrale confirme la suspension des activités de la Banque Haïtienne de Développement (BHD) . Dans une note de presse publiée le mardi 26 février 2002 , la BRH soutient que cette mesure de dessaisissement vise à protéger les intérêts des différentes parties concernéess. Dans les explications fournies à la presse, la Banque Centrale souligne qu’en adoptant cette mesure , elle agit en vertu des articles 71 et 72 et suivants du décret du 14 novembre 1980 règlementant le fonctionnement des banques et les activités bancaires en Haiti . Le conseil d’administration de la BRH indique que  » le dessaissement est intervenu suite au constat de cessation de paiement de la BHD caractérisé par l’impossibilité pour la Banque de faire face à des obligations arrivées à maturité ». La Banque Centrale précise que cette disposition est une « mesure conservatoire » prise par la BRH afin « de protéger les intérêts des déposants et l’intégrité du système bancaire « . La BRH explique que l’article 76 du décret du 14 novembre 1980 est applicable au cas de la BHD . Cet article autorise la  » Banque de banques  » à suspendre les activités de l’institution en difficulté pour une période n’excédant pas deux (2) mois et à en prendre charge . Et à l’expiration du délai , la Banque de la République d’Haiti  » entamera la liquidation forcée ou la réorganisation de la banque  » . Intervenant sur ce dossier à Radio Métropole , le député contesté Lavalas Wilner Content a révélé que la BHD a enregistré un déficit de plusieurs dizaines de millions de gourdes. Wilner Content indique que le conseil d’administration de la BHD est composé en majorité de membres de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et appelle ses collègues parlementaires à convoquer le Conseil d’administration de la Banque Centrale pour faire la lumière sur cette affaire . Réagissant aux propos tenus par le parlementaire Lavalas , le Mouvement National des Paysans de Papaye ( MPP) , principal actionnaire de la Banque Haitienne de Développement, a qualifié d’inexactes les déclarations du député de Jacmel . Le dirigeant du MPP, Chavannes Jean Baptiste , au micro de Radio Métropole a démenti que des membres de l’OPL détiennent une part importante dans les actions de la banque . M. Jean Baptiste a toutefois reconnu que la BHD faisait face à de sérieux problèmes de gestion et indiqué que la Banque Centrale était au courant de ses difficultés. Tout en qualifiant de normale l’intervention de la BRH , Chavannes Jean Baptiste s’est cependant dit inquièt de la portée politique de la disposition dans la mesure où , révèle-t-il , une réunion s’est tenue le dimanche 24 février dernier au Palais National , la veille de l’envoi d’agents du CIMO pour fermer les portes de la BHD en compagnie des inspecteurs de la Banque Centrale . M. Jean Baptiste dit déplorer également que la Banque de la République d’Haiti n’ait pas respecté le délai qu’elle avait accordé aux responsables de la BHD pour réunir certains fonds permettant à l’entreprise de poursuivre ses activités.

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