Le président Jean Bertrand Aristide tente de ramener la paix entre les quartiers populaires de Raboteau et de Descarreaux aux Gonaïves.

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Le chef de l’Etat a reçu, le lundi 25 février 2002, les membres des Organisations Populaires (OP) de ces zones qui s’affrontent depuis quelques jours suite au transfert à Port-au-Prince du détenu, Guy Louis Jacques. A l’issue de cette rencontre de deux (2) heures au Palais National qui s’est déroulée en présence d’Anthony Dessources membre du cabinet de la présidence , de Madame Kenaz Jean Baptiste délégué départemental de l’Artibonite et du maire Stephen Moïse, les deux parties ont pris des engagements pour faire taire leur différend. A cette réunion entre le chef de l’Etat et les chefs d’OP des Gonaïves, toutes les informations relatives aux évènements ont été données mais les organisations de défense des droits de l’homme sont restées sur leur faim. Pour Pierre Espérance de la National Coaliton for Humain Rights (NCHR) , il manque un détail important celui de la provenance des armes à feu utilisées dans le cadre de la déstabilisation de l’Etat annoncée par le pouvoir. Après la guerre, Jean Bertrand Aristide réunit les deux parties en conflit pour faire la paix “ je ne suis pas un juge, mais un frère” a déclaré M. Aristide assurant les parties en conflit de sa non ingérence dans les affaires des autres pouvoirs en particulier le pouvoir judicaire, lit-on dans une note rendue publique par le Bureau de communication et de presse de la présidence. Mais aux yeux des défenseurs des droits humains , la présidence fait tout le contraire de ce qu’elle écrit. A son retour d’exil lors de son premier mandat , Jean Bertrand Aristide s’est rendu à Cité Soleil en 1995 pour essayer de réconcilier la Police Nationale d’Haiti (PNH) et un groupe armé dénommé  » l’Armée Rouge « qui faisait la pluie et le beau temps dans le plus grand bidonville du pays . Une policière, Marie Christine Jeune , qui avait publiquement dénoncé cette initiative du chef de l’Etat fut assassinée quelques temps plus tard au haut de Delmas ( Est de Port-au-Prince). Pour le début de son deuxième mandat Jean Bertrand Aristide ne fait que multiplier ces rencontres avec les habitants des quartiers populaires en conflit. Des OP de Fort Mercredi, Lassaline et de Cité Soleil ont défilé tour à tour au Palais National pour s’en remettre au chef de l’Etat. Le Palais National, relèvent les observateurs, est devenu un véritable tribunal où les bandes rivales armées des quartiers populaires du pays font la paix après la guerre.

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