Trois (3) ans depuis la crise électorale et toujours pas de solution à l’horizon

Ce mercredi 21 mai marque le 3ème anniversaire des élections législatives et locales de l’année 2000 à l’origine de la grave crise politique qui affecte toutes les structures de la nation. Le 21 mai 2000, la grande mobilisation était au rendez-vous chez les représentants des différentes couches de la population qui tenaient à exercer leur droit de vote lors de ces joutes qui avaient le plein soutien de la Communauté Internationale. Selon les observateurs nationaux et internationaux, le scrutin s’était pratiquement déroulé sans grande difficulté dans la journée. Ces observateurs ont noté que les problèmes sont apparus dans la soirée notamment lors du transport des urnes dans certaines régions du pays notamment à Port-au-Prince. Le lendemain , des milliers de bulletins ont été déposés, dans la rue, devant les locaux du BED de Port-au-Prince puis ramassés par le service des ordures. Ce qui fera dire à Radio Canada que la Démocratie se ramasse à la pelle en Haiti. L’on parlera plus tard d’intervention de commissaires de police dans cette opération baptisée par le dirigeant de l’Opposition ,Serges Gilles « d’Opération chauve-souris « . Ces accusations ont été rejetées par le parti au Pouvoir, Fanmi Lavalas . Le scrutin du 21 mai allait connaître d’autres difficultés à propos du mode de comptage utilisé par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) pour déterminer l’élection de certains sénateurs. Le Gouvernement Lavalas avait décidé de faire fi des points soulevés par la Communauté Internationale représentée par l’Organisation des Etats Americains (OEA) à travers la mission d’observation électorale conduite par Orlando Marville. En ce sens , le Pouvoir décida de faire monter la pression sur le CEP pour la publication des résultats . Ainsi, des membres de l’appareil électoral allaient présenter leur démission dont le président Léon Manus qui a dû partir pour l’exil avec l’aide d’ambassades étrangères. Le Gouvernement Préval-Alexis fera par la suite appel à d’autres personnalités en vue de la recomposition du Conseil Electoral Provisoire, cette fois-ci présidée par Ernst Mirville et mettre le cap sur le deuxième tour des élections et la présidentielle. Les élus du 21 mai ne seront jamais reconnus par l’Opposition et la Société Civile et seront considérés comme contestés par la Communauté Internationale.Malgré tout, le Pouvoir Lavalas tenait à aller de l’avant en installant ces élus contestés qui souffrent jusqu’à présent d’un déficit de légitimité. Cette situation place le Pouvoir Lavalas dans une position extrêment inconfortable depuis trois (3) ans en dépit de la reconnaissance par l’international de l’élection présidentielle du 26 novembre 2000 qui a ramené Jean Bertrand Aristide au Pouvoir. Négociations , résolutions de l’OEA, sanctions économiques , propositions de solution , violences , voyageurs clandestins, depuis trois (3) ans , c’est le bilan global de l’actualité de cette crise jusqu’ici sans issue.

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