Tuerie de la Scierie: accélération dans l’instruction

L’instruction dans le cadre du massacre de La Scierie à Saint-Marc s’est accélérée ces derniers jours avec l’audition en moins d’une semaine de plusieurs responsables du régime déchu lavalas. Le juge Cluny Pierre Jules a entendu l’ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Calixte Delatour, le mardi 17 mai 2005. Le vendredi 20 mai, l’ex-directeur de la police nationale, Jocelyne Pierre, a été auditionné. Le lundi 23 mai, c’était au tour de l’ancien député lavalas Amanus Mayette, dirigeant de l’organisation populaire « Bale Wouze » de répondre, une nouvelle fois, aux questions du magistrat instructeur. Ce mardi, l’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, Jocelerme Privert, est à nouveau interrogé par Maître Cluny Pierre Jules. Jusqu’ici, les auditions se sont déroulées sans incident au milieu d’un impressionnant dispositif de sécurité. L’ex-premier ministre Yvon Neptune qui observe une grève de la faim refuse d’être entendu et réclame qu’il soit blanchi et libéré. Les victimes de la tuerie de La Scierie ont porté plainte notamment contre les membres du Conseil supérieur de la police pationale (CSPN) composé du Premier ministre, du ministre de la justice, de celui de l’Intérieur, du secrétaire d’Etat à la sécurité publique, du directeur de la police et de l’inspecteur général de la police. Le 11 février 2004, des policiers accompagnés des activistes armés de « Bale Wouze » et appuyés par des policiers montés à bord de l’hélicoptère de la Présidence ont donné l’assaut contre le quartier La Scierie, fief des opposants au gouvernement Aristide regroupés au sein du RAMICOSM. Bilan : 25 morts recensés par le RNDDH ( ci-devant NCHR). Le 9 février, Yvon Neptune s’était rendu à Saint-Marc pour annoncer le rétablissement de l’ordre dans la ville, théâtre de contestation du régime Lavalas. L’accélération de l’instruction dans le cadre de la tuerie de La Scierie survient à un moment où la communauté internationale critique la lenteur de l’appareil judiciaire. Un député américain de la Floride, membre du Black Caucus, Kendrick Meek, a récemment déclaré que la mauvaise gestion du dossier Neptune pourrait amener à la suspension de l’aide internationale. En réaction, le président provisoire de la République, Boniface Alexandre, a fait valoir le dossier est d’ordre judiciaire et non politique.

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