Un an depuis l’élection présidentielle qui a marqué le retour de Jean Bertrand Aristide au pouvoir

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Le 26 novembre 2000, le Conseil Electoral Provisoire (CEP) remanié présidé par Ernst Mirville invitait la population à participer à l’élection présidentielle et à des sénatoriales partielles. Le candidat Lavalas Jean Bertrand Aristide , deux jours auparavant , avait appelé le peuple à voter massivement sur fond d’insécurité. Bracage, pillage, vol, assassinat, les haïtiens ont même connu pire que ça au début du mois de novembre 2000. Le climat de peur et d’insécurité s’installe dans le pays. Dans certains endroits à Port-au-Prince notamment la population installe quant à elle un couvre-feu. Le Conseil Electoral Provisoire d’alors maintient la date des élections, mine de rien. En terme de candidatures la recette est faible, six (6) postulants : Serge Sylvain, Calixte Dorisca ( grands inconnus de tous ) , Paul Arthur Fleurival ( un ancien du FRAPH) , Jacques Philippe Dorcé ( plutôt connu dans le monde universitaire ) , Evens Nicolas ( duvaliériste ) , Arnorld Dumas (l’éternel candidat ) et Jean Bertrand Aristide ,le dernier inscrit. Mais, face à l’ancien président lavalas, il ne reste plus que Jacques Philippe Dorcé et Arnold Dumas qui tant bien que mal croient encore en la crédibilité du CEP. Et à mesure qu’on s’approche du 26 novembre date du scrutin, l’insécurité prend d’autres formes. Ici et là, des bombes artisanales explosent. Il est 10 heures , 22 novembre 2000 à l’angle des rues du Peuple et des Césars, le petit Robinson vient de tomber. Le candidat Lavalas , mine de rien, appelle la population à aller voter en masse. Le scrutin débute avec de sérieux retards dans le désordre le plus total notamment le pillage de trousses électorales. Les rues sont vides, les jeunes jouent au foot, les adultes au jeu de cartes au milieu des artères de la capitale et pour le CEP la participation est de 60 %, pour M. Aristide entre 70 et 80 % , l’OEA parle de 15 % tandis que l’Opposition chiffre la participation à moins de 5 %. Selon le candidat Lavalas, les électeurs ont voté par petits groupes de trois personnes. Peu importe le déroulement de ces joutes , René Préval se réjouit d’avoir réalisé les présidentielles à la date constitutionnelle, 26 novembre. Et Jacques Edlouard Alexis , premier ministre d’alors, annonce les couleurs des promesses lavalassiennes « 2001 ap bon tout bon ». Et pourtant, le président sortant ne machera pas ses mots à propos de 2001, elle sera très difficile, prévenait M. Préval le 1er janvier aux Gonaïves.

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