La situation haïtienne fait l’objet de polémique au niveau de certains centres d’intérêts aux Etats-Unis. De plus en plus d’articles sont rédigés dans les grands quotidiens sur la façon de résoudre la crise vieille de plus de deux (2) ans. Ainsi, un ancien conseiller du président Jean Bertrand Aristide lors de la tentative de rencontre à Governor’s Island avec l’ex-général Raoul Cédras en 1993 recommande à l’administration américaine de prendre en charge la gouvernance en Haïti. Pour James Morrel, l’efficacité de l’assistance internationale passerait par cette voie. L’aide à Haiti sera gaspillée ou volée , c’est la réponse de James Morrel à l’article de Tracy Kidder paru dans le Washingon Post dans lequel l’ancien conseiller du président américain , Bill Clinton , avait formulé une demande auprès de l’Admnistration Bush pour débloquer l’assistance au pays . Dans une analyse sur la situation du pays , James Morrel ,responsable du projet “ Haiti Démocratie “ à Washington et ancien observateur électoral de l’Organisation des Etats Américains (OEA), fait remarquer qu’Haiti est un pays rempli de paradoxes et de dilemmes . Tout d’abord , il souligne que le gouvernement actuel n’est autre qu’un “gouvernement chaotique “ qui gaspillerait ou dilapiderait toute aide qui lui serait envoyée . L’expérience prouve pour que l’aide soit fructueuse en Haiti , il faut la présence de conseillers étrangers comme c’était le cas sous l’Administration Clinton au cours des années 94, 95 et 96, sinon ,affirme l’ancien conseiller du président Aristide , aucune aide n’atteindrait le peuple haitien . Après l’intervention américaine de 1994, l’aide au développement commençait à avoir de l’effet à cause de la présence lourde de techniciens étrangers en Haiti , affirme James Morrel qui poursuit , qu’une fois les conseillers partis ,le gouvernement s’est retrouvé paralysé et incapable d’organiser des élections libres . M. Morrel continue en indiquant que l’affirmation de Kidder selon laquelle le président Jean Bertrand Aristide a été librement élu comme c’était le cas en 1990 peut faire l’objet de controverses . L’ancien conseiller du chef de l’Etat rappelle que les résultats des élections de mai 2000 étaient rejetés par la mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats Américains du fait que ce scrutin ait été entâché d’irrégularités. De plus , une infime participation a marqué ces élections , entre 5 et 15% de l’électorat contre 60% lors des précédentes législatives. Poursuivant son analyse critique sur Haiti , M. Morrel cite le rapport de février dernier de la Banque Mondiale qui rappelle qu’au cours des quinze (15) dernières années , tous ses projets à Haiti ont échoué à cause de la corruption qui gangrène les gouvernements qui se sont succédés dans le pays . James Morrel dit privilégier la méthode des Nations Unies consistant à construire une nation basée sur la préparation d’élections libres et transparentes. De telles élections favoriseraient la création d’un Parlement pluraliste et un appareil gouvernemental plus professionnel et plus honnête . Avec les programmes de la Banque Mondiale concentrés sur la bonne gouvernance , ce serait la meilleure base de fonctionnalité effective de l’assistance à Haiti , indique M. Morrel . De plus , en dépit des certitudes morales présentées par Tracy Kidder dans son article , la situation haitienne est bondée de dilemmes: “ négliger les haitiens perpétue leur souffrance ; fermer les yeux autrement dit donner l’aide sans condition perpétue aussi leur souffrance » . James Morrel conclut son texte en préconisant » la construction de la nation avec une présence de force de sécurité étrangère offrant un moyen d’aller de l’avant mais affectant la souveraineté nationale “.
Un ancien conseiller du président Aristide met en doute la capacité du gouvernement Lavalas à gérer l’assistance internationale à Haiti
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