Un colloque sur la dictature, la transition démocratique, la justice et la mémoire

L’École normale supérieure (ENS), institution relevant de l’Université d’Etat d’Haïti, ouvre ce lundi, à l’hôtel Caribe, un colloque international autour du thème « De la dictature à la démocratie ? Transition, mémoire, justice ». Ce colloque qui se déroule jusqu’au 4 juin avec la participation des universitaires, d’experts, des représentants de la société civile et des étudiants d’Haïti, d’Argentine, du Brésil, de France, du Canada, de Guadeloupe, vise à « permettre aux scientifiques d’ouvrir des chantiers de recherche et d’enseignement sur les questions liées à la mémoire et les processus de sortie de dictature et d’entrée en démocratie ». Dans le cadre de ces causeries, on retient une approche interdisciplinaire joignant les connaissances en sciences politiques à la philosophie, le droit, l’anthropologie entre autres, tout en considérant les expériences de transitions démocratiques en Haïti et dans des pays comme le Chili, l’Argentine ou encore le Rwanda. Les sociétés visées ont connu des temps de dictature ou des périodes de grands traumatismes humains. C’est le cas du Chili du général Pinochet. Ce dernier, à la faveur d’un coup d’état contre le président élu démocratiquement Salvador Allende, a dirigé le pays d’une main de fer pendant 16 ans de 1973 à 1990. Sur cette dictature, on a enregistré plus de 3 000 morts et disparus, environ 40 000 personnes torturées et plusieurs centaines de milliers d’exilés. Argentine a aussi été secouée par la terreur des dictatures militaires. La plus terrible serait celle de 1976 à 1983. On a dénombré plus de 30 000 « disparus », 15 000 fusillés, des milliers de prisonniers politiques et plus d’1 million d’exilés. Chez nous en Haïti, depuis 1986 après la chute des Duvalier – qui ont marqué le pays au fer rouge pendant 29 ans -, Haïti est entrée dans une transition démocratique qui n’en finit pas. Les héritages de la dictature sont encore pesants. La FOKAL, l’Université Rennes 2, l’Université Paris 8, l’Université Paris-Diderot, le Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques (CSPRP), le Collège international de philosophie, Avocats sans frontières, l’Open society foundation, l’agence de nouvelles argentine Telam et le Conseil argentin de recherches scientifiques (CONICET) sont autant d’institutions qui participent également à cette série de conférences. Au terme du colloque, les participants discuteront de la possibilité de mettre en place un Centre d’études sur l’histoire contemporaine d’Haïti. MJ/Radio Métropole

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