Un troisième étranger, un Canadien, victime d’un enlèvement en Haïti

245

Un Canadien a été enlevé mardi à Port-au-Prince et relâché mercredi par ses ravisseurs après des négociations directes avec sa famille, a indiqué jeudi la porte-parole de la police haïtienne, Gessie Coicou. »La famille a directement négocié avec les ravisseurs et a pu obtenir la libération » de cette personne, a-t-elle ajouté, sans pouvoir donner son nom. « Cette famille vit en Haïti depuis 25 ans », a précisé la porte-parole. C’est le troisième étranger à être enlevé en quelques semaines en Haïti, après un Russe et un Indien, alors que la pratique d’enlèvements criminels concernait jusqu’alors uniquement des Haïtiens. Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès de l’ambassade canadienne. Ce phénomène des enlèvements « se développe de manière inquiétante », a commenté un diplomate européen sous couvert d’anonymat.Mercredi, un médecin haïtien, fille d’un ancien doyen de la faculté de médecine de Port-au-Prince a été enlevée en plein jour dans la capitale, a par ailleurs indiqué Mme Coicou, en précisant qu’elle était toujours jeudi aux mains de ses ravisseurs. Egalement mercredi, une voiture de l’ambassade américaine aurait été la cible de tirs, selon des sources diplomatiques. Face à cette recrudescence de la violence en Haïti, en dépit de la présence de 6.000 Casques bleus, les Etats-Unis pourraient inciter dès jeudi les familles américaines à quitter le pays, selon les mêmes sources. L’ambassade américaine n’était pas joignable jeudi, jour férié en Haïti. Près d’un an après le début d’une mission de stabilisation de l’Onu en Haïti, l’insécurité reste le problème numéro un pour un redressement du pays. Quelque 300.000 armes sont en circulation en Haïti et plusieurs zones restent sous la coupe de bandes armées. Selon des organisations de défense des droits de l’homme, environ 620 personnes ont été tuées en Haïti dans des violences depuis septembre 2004. En général, les enlèvements d’Haïtiens ou d’étrangers se terminent en quelques jours, souvent après le versement d’une rançon qui peut aller de quelques centaines de dollars à un millier de dollars. Samedi dernier, un policier enlevé a toutefois été retrouvé mort.

Publicité