Washington demande à son personnel « non essentiel » de quitter Haïti

Washington a « ordonné aux familles » et à certains employés américains « non essentiels » en poste à Haïti, de quitter l’île à cause des violences et de « la situation sécuritaire volatile », selon l’ambassade américaine à Port-au-Prince et le Département d’Etat. « La plupart de nos diplomates resteront sur place. Nous sommes engagés à réaliser la mission des Etats-Unis en Haïti. Cette mission est d’assurer de bonnes élections en 2005 et de promouvoir la sécurité et la stabilité en s’adressant aux divers besoins cruciaux du pays » souligne un communiqué de l’ambassade. « Les visiteurs et les résidents doivent rester vigilants du fait de l’absence d’une force de police efficace dans la plus grande partie d’Haïti, de l’éventualité de dégradations, de manifestations spontanées et des confrontations violentes entre groupes armés », ajoute une note du département d’Etat publiée à Washington. « Voyager à Port-au-Prince peut être dangereux. Les citoyens américains qui se rendent vers ou demeurent en Haïti malgré cette note d’avertissement doivent être vigilants », ajoute le ministère américain des Affaires étrangères. A Port-au-Prince, le communiqué de l’ambassade américaine précise que les Etats-Unis « comptent sur les Nations unies pour accroître les opérations afin de contrecarrer les gangs armés et les activités criminelles dans la capitale ». « Nous sommes confiants que les élections auront lieu conformément au calendrier électoral fixé » en fin d’année, ajoute le texte. »Nous continuons de coopérer avec le gouvernement intérimaire, la police nationale d’Haïti et la Mission de stabilisation de l’Onu en Haïti (Minustah) pour établir une atmosphère saine et sauve pour le peuple haïtien », précise l’ambassade. »L’Ambassade demeurera ouverte et nos programmes ne seront pas interrompus », précise enfin le communiqué. Au cours des derniers mois, les enlèvements d’Haïtiens et d’étrangers ont redoublé en Haïti et l’insécurité demeure le problème numéro un dans ce pays. Mardi, un Canadien a été enlevé puis relâché 24 heures plus tard après des négociations directes entre les ravisseurs et sa famille.Mercredi à l’aube, un véhicule de l’ambassade américaine a été pris pour cible par des tireurs dans le quartier de Cité Militaire, dans le nord de la capitale. Cinq impacts de balles ont été relevés sur le véhicule mais aucun blessé n’est à déplorer, a indiqué la porte-parole de l’ambassade américaine, Mara Tekach-Ball. « Nous travaillons avec la police haïtienne pour enquêter sur cette affaire », a-t-elle précisé.La porte-parole a souligné que la décision d’évacuer les familles américaines n’avait pas été prise en liaison directe avec ce dernier incident. « C’est le résultat d’une analyse de la situation qui remonte à plusieurs mois », a-t-elle dit. AFP

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