Une délégation de la CIDH à Port-au-Prince pour évaluer la situation des droits de l’homme

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Une mission de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) est arrivée, le lundi 26 août 2002, à Port-au-Prince dans le cadre d’une visite de trois (3) jours sur l’initiative du gouvernement Lavalas. Avec cette mission, la CIDH entend évaluer la situation des droits de l’homme dans le pays. Cette mission intervient au moment où les organisations de défense des droits humains expriment leurs préoccupations quant à la dégradation de la situation en Haïti. La délégation de la CIDH est conduite par Clare Kameau rapporteur spécial pour Haïti, par Eduardo Bertoni rapporteur pour la liberté d’expression au sein de l’organisation et de deux (2) spécialistes Madame Chritina Cerna et Raquel Poitevien. Au cours de leur visite dans la capitale haïtienne, les membres de la Commission Interaméricaine des droits de l’homme doivent s’entretenir avec des responsables Lavalas, des militants des droits humains, des leaders politiques, des victimes de violation des droits humains et des représentants d’organismes internationaux qui opèrent sur le terrain. Parallèlement, la Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) continue de réclamer l’élargissement des deux (2) derniers paysans de “Batay Ouvriye” détenus dans le cadre de l’affaire Guacimal à Saint-Raphaël. Dans le même temps, la NCHR se montre critique vis-à-vis des déclarations faites par le ministre de l’Intérieur, Jocelerme Privert, sur le dossier. Sept des neuf paysans de Guacimal incarcérés depuis plus de deux mois au Pénitencier National et au Fort National suite aux incidents enregistrés à Saint-Raphaël au mois de mai dernier avaient été libérés le mardi 20 août 2002. L’appareil judiciaire a décidé de retenir deux des détenus qui sont des membres du syndicat “Batay Ouvriyè” de l’usine de transformation d’agrumes dans cette région du Nord du pays, a indiqué à Radio Métropole, Yolène Gilles de la National Coalition For Haitian Rights (NCHR). L’élargissement des prisonniers de Guacimal intervient 24 heures après le sit-in organisé par les militants des droits humains dans la cour du ministère de la justice pour dénoncer l’incarcération des paysans. Le 27 mai dernier, deux (2) paysans avaient été tués et plusieurs autres blessés lors d’affrontements entre les proches d’élus locaux et des membres du syndicat “Batay Ouvriyè”, qui réclamaient de meilleures conditions de travail dans une usine de transformation d’agrumes destinés à l’exportation. A la suite de cet incident à Guacimal, dans le Nord, onze (11) personnes dont deux (2) journalistes avaient été arrêtés. Les deux (2) confrères ont été libérés après une grande mobilisation. Les neuf (9) autres personnes qui avaient été retenues en prison sont accusées par le gouvernement d’être notamment opposées au projet d’implantation de la zone franche à Ouanaminthe.

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