Une première quantité d’armes détruites en l’absence de représentants de l’OEA

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La cérémonie de destruction des armes illégales a eu lieu, le jeudi 29 mai 2003, en présence de membres du gouvernement , de quelques diplomates et de plusieurs dizaines de curieux au Parc Jean Marie Vincent (ci-devant Aviation Militaire). L’OEA qui supervise le processus a brillé par son absence . Deux cent trente trois (233) armes dont treize (13) fusils ont été incendiées . Le secrétaire d’Etat à la Sécurité Publique , Jean Gérard Dubreuil , affirme qu’il s’agit de la première d’une série de cérémonies de destruction d’armes confisquées. M. Dubreuil révèle que la majorité des « armes meutrières » n’ont toujours pas été récupérées. Il appelle à la collaboration de l’ensemble des secteurs à la campagne de désarmement. Aucune explication n’a été fournie par les autorités sur l’absence de représentants de la Mission Spéciale de l’OEA à cette rencontre . Le ministre de la Culture et de la Communication , Lilas Dequiron, a même minimisé l’absence des représentants de l’OEA à la séance. Interrogé par un confrère , le chef de la Mission Spéciale de l’OEA , David Lee, a justifié son absence en soulignant que l’organisation s’attachait à quelque chose de substantiel et a rappelé que le gouvernement n’avait toujours pas donné de suivi à son engagement de combattre les groupes armés et de désarmer les proches de certains hauts fonctionnaires . A l’occasion de la cérémonie dite symbolique de destruction des armes illégales, la pressse entendait obtenir davantage d’informations sur la campagne de désarmement . Les journalistes voulaient avoir des précisions sur la quantité d’armes confisquées dans la mesure où les autorités avaient dû corriger un rapport adressé à l’Organisation des Etats Américains sur la question . Il y a une semaine, les responsables de la PNH et de la sécurité publique demandaient aux journalistes qui insistaient d’attendre , le 29 mai , jour de la cérémonie, pour avoir toutes les informations sur la quantité effective d’armes récupérées dans le cadre de ce programme . Une fois de plus, le directeur de Cabinet du secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Dany Fabien, n’ était pas en mesure de préciser le nombre d’armes illégales saisies . Le responsable de la police administrative (DCPA), Wilson Casséus, qui assistait à la cérémonie symbolique de destruction d’armes, lui aussi, ignore la quantité d ‘armes à feu saisies. Quant au porte-parole de la présidence, Haendell Carré, mal imbu de l’opération, il ne pouvait pas non plus fournir des précisions mais a préféré faire une estimation démesurée de la quantité d’armes en train d’être incendiées . Près de cinq mille , affirme M. Carré mais sur la structure en bois dressée en la circonstance, il y avait seulement 233 armes, 13 fusils, une arme automatique et beaucoup d’armes de point : révolvers, pistolet et autres. Dans les deux (2) rapports communiqués à l’OEA en novembre 2002 et en avril 2003, le gouvernement avait fait état de plus de 2000 armes saisies. 29 mai 2003, seulement 233 armes ont été détruites soit 2/3 des armes confisquées par la PNH ,confie le directeur général de l’institution, Jean Claude Jean Baptiste à l’Agence France Presse (AFP). Ainsi, il ne resterait en stock que quelques 1600 armes mais c’est le silence chez les autorités à ce sujet .Le dirigeant du MPSN , Hubert De Ronceray , a qualifié de démagogique la cérémonie symbolique de destruction d’armes . M. De Ronceray pense qu’il s’agit d’une opération visant à tromper la Communauté Internationale et l’OEA. Le responsable de l’Opposition affirme que la campagne de désarmement doit passer par le démantèlement des groupes armés qui opèrent en toute impunité.

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