L’OEA critique le fonctionnement de la presse

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L’Organisation des Etats Américains (OEA) tient un discours mitigé sur le travail réalisé par la Presse Haitienne dans sa couvertrue du dossier de la crise politique dans le pays . Dans son dernier rapport sur Haiti ,l’OEA dénonce les attaques enregistrées contre la presse indépendante . Toutefois, l’organisation hémisphérique soutient que la presse fait un traitement sélectif des nouvelles . « Les rapports de presse en Haïti sont selectifs , ce qui rend difficile la présentation équilibrée à la population haïtienne d’un panorama global de la situation ». Cette affirmation pour le moins surprenante est tirée du rapport du 20 mai 2003 du secrétaire général de l’Organisation des Etats Américains (OEA). En clair, l’OEA estime qu’en Haïti, la presse choisit les informations qu’elle partage avec le public. En même temps, elle insinue que la population n’est pas bien informée. Ce qui porte atteinte immédiatement à la crédibilité de la presse. Cette presse justement que l’OEA convient qu’elle est en difficulté dans la mesure où d’une part ,ses droits sont bafoués par des proches du pouvoir et d’autre part , par une certaine velléité des autorités à exercer un contrôle des informations diffusées. Exemple donné par l’OEA : la situation de Télémax , « l’unique station de télévision indépendante », qui fait face à une tentative de censure de la part « d’un homme d’affaires qui aurait des liens étroits avec le Président Jean Bertrand Aristide ». L’organisation régionale poursuit que l’individu en question « exercerait des pressions pour élimier les programmes consacrés au débat politique » à un moment où, dit-elle, le « gouvernement ou le parti au Pouvoir contrôle actuellement trois autres stations de télévision » . De plus, l’OEA reconnait que la presse est dans une situation inconfortable puisqu’elle déclare dans le chapitre traitant des droits de l’homme dans son rapport du 20 mai que « le respect, par le gouvernement, de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de celle de se réunir a diminué au cours de l’année ». Pour étayer sa thèse, l’OEA affirme que les « attaques contre la liberté de la presse ont été nombreuses et généralisées ». En ce sens, elle indique que des « stations de radio considérées critiques à l’égard du gouvernement, à Port-au-Prince, à Saint-Marc, au Cap-haïtien, à Petit-Goave, aux Gonaïves et au Cayes, ont signalé des actes d’intimidation et de violence à leur endroit ». Fort de ces remarques, d’aucuns se demandent si l’OEA, en accusant la presse de ne pas informer équitablement la population , ne cautionne pas, sans le vouloir, cette intolérance à l’endroit de la presse ? L’OEA ne cherche-t-elle pas également à orienter, peut-être encore sans le vouloir, le travail de la presse ? Autant de questions que le rédacteur du rapport se doit de répondre pour éclairer la lanterne de la presse et de l’opinion publique.

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