Au moins une quinzaine d’étudiants auraient été arrêtés , ce mercredi 28 janvier 2004, à l’occasion de la dispersion d’une manifestation anti-gouvernementale à la capitale. Les personnes appréhendées ont été conduites dans des véhicules par des civils armés à proximité du Consulat Américain situé en face de la Faculté de Droit à la rue Oswald Durand. Des agents de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) après de nombreux tirs effectuent une véritable chasse à l’homme en compagnie des « chimères » (partisans armés du Président Jean Bertrand Aristide) Lavalas . Parallèlement, les agents du CIMO lancent du gaz lacrymogène à profusion en direction des Facultés de Médecine et de Droit où sont réfugiés les étudiants. Plusieurs étudiants sont blessés dont certains grièvement par des grenades lacrymogènes , des pierres et des tessons de bouteille lancés par la police et les « chimères ». La situation est inconfortable dans cette zone où se trouvent plusieurs établissements scolaires. Plusieurs élèves , incommodés , sont au bord de la suffocation. Des parents affolés viennent chercher leurs enfants dont plusieurs ont été victimes de ce bombardement de gaz lacrymogène. Dans ce quartier, il existe aussi des cliniques et des laboratoires médicaux. Les journalistes nationaux et internationaux qui couvrent l’événement ne sont pas épargnés. Ils ont été pris à chasse par les membres d’Organisations Populaires (OP) Lavalas en furie . Tout ceci se déroule sous les yeux d’observateurs d’ambassades accréditées en Haiti . L’action de la Police est enregistrée à un moment où une délégation de la CARICOM conduite par le secrétaire général adjoint , Colin Granderson , rencontre au Cap-Haitien des responsables de la Conférence Episcopale dans le cadre des efforts de l’organisation caribéenne pour résoudre la crise politique. L’Opposition par la voix de Evans Paul , de Claude Roumain et de Marie Denise Claude dénonce cette situation . Elle fait appel à la Croix-Rouge et aux instances internationales pour venir en aide aux étudiants. Cette intervention musclée de la Police fait suite à la célébration de » funérailles symboliques » du Président Aristide à la Faculté de Médecine par les étudiants . Peu de temps après, les étudiants avaient gagné les rues pour brûler un cercueil devant le Consulat Américain. Dans un communiqué sans date remis à la presse , le mardi 27 janvier, et paraphé par son porte-parole , la Police a interdit toute marche dans les rues de la capitale et désigné la Place d’Italie comme lieu de rassemblement . Cette place est située au bord de mer à proximité de La Saline , quartier populaire qui abrite beaucoup de partisans armés du régime.
Vaste opération de la police et des partisans du Pouvoir contre les étudiants à Port-au-Prince
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