Vers la stratégie d’intégration de la GRD dans le curriculum de l’école haïtienne

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Six mois après le séisme du 14 août 2021, le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle à ouvert, ce lundi 14 février, à Pétion-Ville, un atelier de deux jours, portant sur la stratégie d’intégration de la Gestion des risques et désastres (GRD) dans le curriculum de l’école haïtienne. Aussi, durant ces assises, il sera lancé le chapitre du Réseau des universités de l’Amérique latine et de la Caraïbe pour la réduction des risques et désastres (UREDULAC-RRD), pour une communauté éducative plus résiliente.

Après avoir brodé une mise en contexte de la vulnérabilité du pays par rapport aux divers aléas qui n’ont pas manqué durant deux siècles de l’affecter dans ses dimensions humaine, écologique, économique et patrimoniale; après avoir décliné quelques efforts coordonnés pour aider le pays à mieux faire face aux catastrophes naturelles comme à celles causées par les activités humaines, le titulaire du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a estimé qu’il est venu le temps de préparer la jeunesse de ce pays à affronter avec plus de responsabilité ces phénomènes. Pour cela, il n’y a pas de meilleure façon que de tout initier à l’école, et ceci dès le plus jeune âge. Cela gage dans la durée des comportements plus raisonnables, a déclaré d’entrée de jeu le ministre Nesmy Manigat.

« L’Atelier que nous organisons ce matin s’inscrit dans cette dynamique de co-construction pour la pérennisation de notre démarche. En effet, réfléchir sur la stratégie d’intégration de la Gestion des Risques et Désastres dans le courriculum de l’école nous permet d’anticiper et de mettre en place les fondations susceptibles de guider notre démarche afin de diminuer l’impact des risques de catastrophes sur les populations, et particulièrement, dans ce cas, sur la communauté éducative. La relance de la Commission nationale scientifique de réforme curriculaire participe également de cette vision systémique pour le renouveau de l’école haïtienne mieux préparée pour affronter les nouveaux défis dont la gestion de ces catastrophes permanentes qui nous guettent», a renchéri le ministre Manigat qui a chaleureusement remercié le Premier ministre Ariel Henry, son collègue de l’Intérieur, Listz Quitel, autorité de tutelle de la Direction générale de la Protection civile(DGPC), qui soutiennent intégralement une telle initiative.
Avec le même enthousiasme, il a remercié les partenaires de la coopération internationale, l’UNICEF et l’USAID, dans ce cas précis, pour l’accompagnement fourni en vue de la tenue de cet atelier tout en se félicitant de l’implication des acteurs de la société civile, des autorités locales dans cette démarche vitale pour la communauté éducative en particulier, et la société haïtienne, en général.

‘’ La généralisation du curriculum du nouveau secondaire en 2025, notamment avec l’introduction de la nouvelle série des « Sciences de la Vie et de la Terre », a été un pas important. Mais, Haïti doit renforcer également le cours d’« éducation à la citoyenneté et au développement durable » de l’actuel curriculum de ce secondaire rénové. Bien plus encore, les récentes catastrophes obligent à installer ces compétences, voire cette culture depuis le préscolaire de façon à mobiliser les enseignants et les millions d’élèves haïtiens pour cette nouvelle Haïti qui saura mieux comment se protéger, répondre aux catastrophes, et le cas échéant, mieux soigner. La GRD commence par la protection de notre environnement, et il devient urgent d’apprendre aux nouvelles générations à protéger et conserver notre biodiversité marine, terrestre, nos bassins versants, nos plantes natives, endémiques et exotiques », s’est défendu le ministre Nesmy Manigat.
Le représentant de l’UNICEF en Haïti se réjouit de la tenue de cet atelier à double composante : Intégration de la GRD dans le curriculum de l’école haïtienne et lancement du chapitre de REDULAC-RRD. De telles initiatives, selon l’ambassadeur Bruno Maes, devraient permettre d’assurer la pérennisation des interventions en matière de gestion des risques et désastres, car contribuant sans nul doute, à renforcer la résilience de la communauté éducative en Haïti.

Elles se justifient, a-t-il fait remarquer, lorsque nous considérons les défis liés à la dégradation de l’environnement, aux effets du changement climatique conduisant aux crises alimentaires et nutritionnelles. De tels phénomènes contribuent à renforcer la vulnérabilité des filles et des garçons, des adolescents et des jeunes, face aux menaces constantes de catastrophes auxquelles le pays est confronté.
Quant au Directeur général de la Protection civile, il a tenu à rappeler comment les risques liés aux phénomènes naturels demeurent très élevés en milieu scolaire. A l’entendre, deux raisons expliquent une telle situation. Tout d’abord, les facteurs de vulnérabilité et les principes de base en matière de prévention ne sont pas maitrisés par la communauté éducative. Deuxièmement, les outils de prévention, généralement méconnus, ne sont pas utilisés en milieu scolaire. D’où la nécessité de travailler à rendre le milieu scolaire plus sûr pour les élèves et les enseignants. Car, le séisme du 12 janvier 2010 et celui du 14 août 2021 ont clairement affiché la vulnérabilité de la communauté éducative, ne serait-ce qu’en lisant les données relatives au nombre d’élèves et d’enseignants tués, blessés ou affectés, au nombre de bâtis scolaires détruits ou endommagés.
A l’ouverture de cet atelier, en plus des personnalités déjà mentionnées, on retrouvait autour du ministre Nesmy Manigat la Secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Sandra Jacques Michel Saint-Georges ; le directeur général du MENFP, le Dr. Meniol Jeune et le directeur général de l’ONAPE, le Dr. Hervé Boursiquot.
Le ministre de l’Environnement, James Cadet, à distance, avait pris part au lancement de cette activité.

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