Vers le renforcement de la sécurité dans les centres de détention

Le directeur de l’Administration Pénitentiaire Nationale ( APENA ), Clifford Larose, a annoncé la création d’une brigade d’intervention de 35 membres au sein des prisons . Cette décision a été prise pour assurer une meilleure gestion des conflits dans les centres de détention suite à la mutinerie meurtrière du 15 novembre 2001 au Pénitencier National . M. Larose a également fait mention de la construction de nouveaux centres d’incarcération dans les régions Nord , Ouest et Sud du pays . Le responsable de l’APENA a fait cette annonce à l’occasion d’une conférence de presse au cours de laquelle il s’est défendu des accusations portées contre lui par Me Reynold Georges autour de la détention d’un client. Pour justifier son attitude dans les affaires de détention et de libération de colombiens impliqués dans le trafic de drogue, le directeur de l’APENA s’est félicité du bon fonctionnement de son administration et de l’amélioration progressive des conditions de détention dans le milieu carcéral. Clifford Larose a précisé pour l’opinion publique en général et pour Maitre Reynold Georges en particulier que l’administration pénitentiaire n’a ni le pouvoir ni l’autorité de garder quelqu’un en prison. Son administration est l’auxiliaire de la justice, a-t-il rappelé. Dans le cas du colombien Fabian Calero Vivas, client de Maitre Georges qui, depuis l’année 2000 bénéficie d’une ordonnance de non lieu, Clifford Larose dit respecter les ordres du ministère de l’intérieur et de la défense nationale en date du 28 mars 2000. ” J’ai tout simplement exécuté les ordres reçus de mes supérieurs hiérarchiques” a-t-il laissé entendre. Document à l’appui, le responsable de l’APENA explique qu’il a pour ordre d’expulser du territoire national Fabian Calero cependant, dit-il,  » le client de Reynold Georges refuse de se plier à la décision qui a été prise ” avant d’ajouter que les normes internationales accordent au détenu ce privilège . Concernant l’affaire des deux (2) colombiens Juan Gaina et Juan Sebastian Sanchez accusés de trafic de stupéfiants, libérés le 24 janvier 2002, le chef de l’administration pénitentiaire décline toute responsabilité . Présentant des copies et des extraits des minutes du greffe, Cliford Larose renvoie la balle dans le camp du doyen du Tribunal Civil de Port-au-Prince, Lise Pierre Pierre. M. Larose a tenté également d’expliquer qu’il n’existait aucune comparaison dans le traitement des deux (2) dossiers. Le directeur l’APENA déclare ne pas vouloir polémiquer mais estime que Maitre Reynold Georges va trop loin dans ses accusations publiques . Clifford Larose juge inacceptable le comportement de Me Georges et lui lance une mise en garde. “ Maitre Reynold Georges a 48 heures pour fournir des preuves suite aux accusations portées contre ma personne ou s’excuser publiquement sinon il sera traduit par devant un tribunal pour diffamation ” a averti le directeur de l’administration pénitentiaire. L’avocat Reynold Georges a cité, le mercredi 20 février 2002, Clifford Larose en correctionnel pour abus d’autorité, atteinte à la liberté, détention illégale et arbitraire pour non respect de la décision de justice rendue en faveur de son client Fabian Calero Vivas. M. Larose doit une nouvelle fois se faire représenter en correctionnel pour un autre motif. Cette fois, l’affaire concerne deux (2) détenus dans les évènements du 17 décembre 2001, Jean Max Louis et Préval Evens qui bénéficient depuis le 22 janvier dernier d’un non-lieu du juge Bernard Saint-Vil que le chef de l’APENA aurait refuser d’exécuter, selon Me Georges qui maintient ses accusations contre le numéro 1 de l’APENSA Clifford Larose. L’ambassade américaine à Port-au-Prince avait récemment dénoncé la libération des deux trafiquants Juan Gaina et Juan Sebastian Sanchez et réclamé une enquête sérieuse des autorités haitiennes sur les circonstances de leur sortie de prison .

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