Vers un nouveau GNB?

La manifestation du Grafneh qui s’est déroulée à Port-au-Prince, le mercredi 11 mai 2005, dans la confusion totale n’est qu’une étape vers une grande mobilisation en faveur d’un changement véritable en Haïti. Les membres du Grand Front National des Etudiants Haïtiens annoncent qu’ils vont consulter les autres entités de l’Université d’Etat en vue de « reprendre le béton ». Divisés au début sur la nature des slogans à faire passer, les membres du Grafneh et ceux de la faculté des Sciences humaines ont par la suite applani leurs divergences face à l’attitude de quelques militaires brésiliens de la Minustah en faction devant la Primature, mercredi. Ces casques bleus ont tiré en l’air des rafales d’arme automatique pour disperser un groupe d’étudiants qui protestaient contre la hausse du coût de la vie et contre des privilèges que le gouvernement aurait accordés à certains membres du secteur des affaires. Pour donner la preuve de leur unité, ils ont contraint, ensemble, des militaires onusiens à revenir sur leur décision de patrouiller dans la zone de l’Inaghei et des Sciences humaines au terme de la manifestation. Les étudiants se lancent donc dans une nouvelle bataille. Un nouveau mouvement GNB contre ce qu’ils appellent « l’irresponsabilité » des autorités d face à la dégradation des conditions socio-économiques de la population. Et ces problèmes concernent uniquement les haïtiens, soutiennent-ils. Mais, par rapport à la conjoncture actuelle pour le moins confuse, les étudiants membres du Grafneh n’entendent regagner le béton sans aucune planification. Un secteur quelconque pourrait tirer profit de leur manque de cohésion, estime un porte-parole du mouvement. Le Grand Front National des Etudiants Haïtiens n’ a pas réussi à mettre la grande foule dans la rue. Les quelques manifestants qui avaient répondu à l’appel, pour la plupart, en ont profité pour exprimer leur ras-le-bol mais dans la confusion totale. Le gouvernement a déploré le désaccord survenu entre manifestants. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre a regretté le fait que le cahier de charges des manifestants ne lui soit pas parvenu. La Primature en a profité pour dénoncer l’action de perturbateurs à la marche du Grafneh supportée par le patronat et des secteurs politiques.

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