Violence quasi-quotidienne à Port-au-Prince. Les bandits lavalas tentent d’étendre leur mouvement …

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Les activistes armés qui réclament le retour en Haïti de Jean Bertrand Aristide ont semé la panique, le jeudi 28 octobre 2004, au bas de Delmas en tirant plusieurs coups de feu et en incendiant des véhicules. Les quartiers de Bel-air et de Grand-Ravine étaient ponctués de tirs sporadiques, jeudi. Un mois après le déclenchement de l’Opération Bagdad, les autorités ont du mal à maitriser les bandits qui menacent de chambarder l’ordre des choses. Analysant l’expansion du mouvement armé des activistes lavalas à la capitale, on est tenté de dire que ces bandits sont libres de frapper où ils veulent dorénavant. Depuis quelques jours, ils sont présents à Nazon, à Lalue, Delmas 18 et 24, terrorisant les résidents de ces quartiers par des tirs d’armes automatiques et menaçant d’établir de nouvelles bases dans d’autres zones de la capitale jusqu’ici non affectées par l’opération Bagdad. L’une des stratégies utilisées pour commettre leurs forfaits contre des policiers et des membres de la population, ils se font passer pour des agents de la SAWT Team, généralement vêtus de noir et portant une cagoule. Mardi, ils auraient mené plusieurs opérations tuant au moins trois personnes et blessant plus de six autres, selon des riverains. Jeudi matin, ces activistes qui voulaient protester contre l’arrestation par la Police de quelques membres de l’opération Bagdad ont assiégé plusieurs quartiers du bas de Delmas. Les élèves du collège Spring Hill étaient pris en otage par les tirs des bandits. Lors de cette intervention, plusieurs voitures ont été endommagés ou incendiés. Ce qui a provoqué un net ralentissement des activités à Delmas durant les premières heures du jeudi 28 octobre. Mais, par la suite, la situation allait redevenir calme avec le déploiement dans des points stratégiques de plusieurs policiers de la SWAT. Parallèlement, les patrouilles de routine se poursuivent en plusieurs endroits du centre-ville pour limiter si possible l’action des bandits. Ces activistes sont toujours retranchés à Bel-Air malgré une présence permanente de la Minustah et de la PNH depuis tantôt cinq jours. Compte tenu de la configuration des quartiers populaires comme Bel-air, Grand-Ravine, la Saline, les forces de l’ordre hésitent encore à mener des opérations coup de poing pour reprendre le contrôle de la situation dans ces quartiers chauds. Depuis le 30 septembre, date de lancement de l’opération bagdad, 17 policiers haïtiens ont été tués dans le cadre des tentatives de maintenir l’ordre et la paix sociale dans une capitale fragilisée par la violence des chimères lavalas.

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