La Mission Spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) dresse un rapport accablant sur le comportement de Fanmi Lavalas et de la Police Nationale d’Haiti (PNH) lors des évènements du dimanche 14 septembre 2003 au Cap. Le représentant spécial du secrétaire général de l’OEA , David Lee, en profite pour rejeter les accusations de complaisance envers le Pouvoir portées contre la Mission par l’Opposition . Dans les premières phrases de son rapport, la Mission Spéciale de l’OEA en Haïti dit regretter les violents incidents survenus dimanche dernier qui, selon le bilan établi par une équipe de l’organisation régionale dépêchée sur place, ont fait une quinzaine de blessés dans les deux camps et selon des informations non encore confirmées, un mort serait signalé. Mais, les incidents enregistrés dans la deuxième ville du pays sont, aux yeux de la Mission Spéciale , le résultat d’un effort concerté par des membres de dirigeants et supporters du parti au Pouvoir, Fanmi Lavalas. Une telle attitude ne cadre pas, selon David Lee, avec les normes de la vie démocratique, la Constitution haïtienne et la Convention Interaméricaine des Droits de l’Homme. M. Lee en profite pour rappeler au gouvernement Lavalas et à la Police Nationale l’obligation qui leur est faite de garantir le droit à la manifestation de n’importe quel groupe sur n’importe quel point du territoire . Le gouvernement Lavalas et l’OEA ne sont pas sur la même longueur d’ondes . Le Pouvoir accorde de bonnes note à la Police Nationale d’Haiti (PNH) pour la gestion des événements du dimanche 14 septembre au Cap-Haitien . Le secrétaire d’Etat à la Communication , Mario Dupuy, s’en prend à l’Opposition qu’il accuse d’avoir provoqué des blessés dans les rangs des partisans de Fanmi Lavalas. M. Dupuy a également critiqué le fonctionnement de certains radios du Cap-Haitien . Dans ce rapport, la Mission Spéciale de l’Organisation des Etats Américains fait aussi remarquer que la Police Nationale n’a pas pris avantage des conseils et assistance offerts par les techniciens de l’OEA présents au Cap-haïtien. Elle confirme également qu’aucun accord n’a été trouvé entre les dirigeants du Front Nord et ceux de l’institution policière sur le parcours et la durée de la manifestation de l’Opposition et qu’il n’y a pas eu un itinéraire clairement défini pour la marche des lavalassiens. L’OEA dit avoir constaté que devant le risque d’un affrontement entre proches du Pouvoir et opposants , la police a fait usage de gaz lacrymogène d’abord contre Lavalas ensuite contre les deux (2) groupes . La Mission dit aussi avoir assisté , quelques instants après la dispersion , à des comportements inappropriés de la PNH. Au terme de son rapport, la Mission Spéciale recommande la révision des règlements de la Constitution de 1987 sur les manifestations pour une meilleure harmonisation à l’occasion de campagne électorale dans le pays. Le constat de David Lee ne va pas plus loin , il revient désormais aux Etats membres de l’organisation hémisphérique de déterminer des suites à donner aux évènements. Terrence Todman et César Gaviria doivent présenter un rapport sur la situation « dans un (1) mois peut être mais très bientôt de toute façon », selon les propos du diplomate . M. Todman est attendu au pays , ce mercredi 17 septembre pour une deuxième mission visant à relancer le dialogue entre les acteurs de la crise . L’Opposition qui s’est réjouie du rapport de la Mission Spéciale sur les évènements du Cap doute du succès de la mission Todman . Le dirigeant de la Convergence Démocratique , le professeur Victor Benoit, estime que l’OEA continue de se faire duper par Lavalas qui , selon lui , n’a aucune volonté d’appliquer la Résolution 822 .
Violences du Cap : la Mission Spéciale de l’OEA est sévère à l’encontre de Fanmi Lavalas et de la Police
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