Washington appelle Aristide à prendre des mesures contre la violence et estime que l’avenir du dirigeant Lavalas dépend du peuple haïtien

La Maison Blanche a appelé‚ mardi le président haïtien Jean Bertrand Aristide à prendre « les mesures nécessaires » pour modifier sa gestion du pays livré à la violence, rapporte une dépêche de l’AFP en date du mardi 17 février 2004. « Il y a une nécessité de changements dans la façon de gouverner Haïti et dans la situation sécuritaire », a déclaré le porte-parole présidentiel, Scott McClellan, en marge d’une visite de George W. Bush en Louisiane, à Fort Polk. « Nous appelons le président Aristide à faire en sorte qu’il prenne ces mesures essentielles pour faire face aux problèmes », a ajouté le porte-parole, qui n’a pas fourni de détails supplémentaires. Interrogé sur les commentaires de M. McClellan, un responsable de la Maison Blanche a déclaré sous couvert d’anonymat que les Etats-Unis voulaient que M. Aristide poursuive « la professionnalisation de la police et le désarmement des bandes armées ». « Concernant le président Aristide, c’est au peuple haïtien de décider (de son avenir). A l’heure actuelle, nous nous concentrons sur un règlement pacifique de la situation », a ajouté M. McClellan au micro de la presse. Le porte-parole a encore indiqué que Washington travaillait étroitement avec d’autres partenaires du continent américain, notamment les 15 pays de la Communauté des pays de la région caraïbe (Caricom) et l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour tenter de trouver une solution à la crise. « Nous appelons toutes les parties à mettre fin à la violence et à travailler pour un règlement pacifique. Et la seule façon d’y arriver, c’est par le dialogue, le compromis et les négociations », a-t-il dit. L’AFP rappelle que la situation en Haïti s’est brusquement aggravée depuis le lancement d’une insurrection armée le 5 février aux Gonaïves, la 4e ville du pays, qui s’étend depuis et a déjà fait plus de 55 morts. Plus tôt mardi, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a déclaré qu’il n’y avait « pas d’enthousiasme actuellement » dans la communauté internationale pour envoyer une force internationale afin de rétablir l’ordre en Haïti, et a renouvelé un appel à une « solution politique » à la crise haïtienne. Enfin, l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, James Foley, a déclaré que les Etats-Unis « ne reconnaîtraient pas en Haïti un gouvernement qui aurait pris le pouvoir par la force ». Le diplomate américain a appelé  » à un grand compromis historique » entre le président Jean Bertrand Aristide et l’opposition politique.

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