Amnesty International dénonce les exactions de la police haïtienne

L’organisation Amnesty international a demandé jeudi au gouvernement de transition haïtien de créer une commission d’enquête indépendante sur les exécutions sommaires attribuées à des membres de la police nationale.Au terme d’une enquête de 18 jours conduite à Port-au-Prince et dans d’autres villes du pays, les enquêteurs d’Amnesty International se sont déclarés « profondément préoccupés » dans leur rapport, par les informations recueillies de sources indépendantes.Ce rapport, qui a été présenté jeudi dans la capitale, fait état de violations graves des droits de l’homme, telles des arrestations arbitraires, des mauvais traitements dans les lieux de détention et des exécutions extra-judiciaires aux mains d’éléments de la police nationale. Amnesty cite notamment des cas d’exécutions sommaires d’au moins sept personnes à Fort National, un quartier de la capitale, et de quatre jeunes abattus en plein jour dans la rue, à Carrefour près de Port-au-Prince, par des individus portant des uniformes noirs et des cagoules. Leurs voitures ont été identifiées par des témoins comme des véhicules de patrouille de police.Le rapport cite encore le cas d’un adolescent de 13 ans arrêté par des policiers, questionné sur les caches des Chimères (les milices pro-Aristide), et sauvagement battu par des policiers alors qu’il était menotté et les yeux bandés.L’enquête d’Amnesty était dirigée par Javier Zuniga, un conseiller spécial de la secrétaire générale de l’organisation, Irene Khan. La délégation a enquêté sur la situation à Port-au-Prince ainsi qu’à Mirebalais, à Hinche et aux Gonaïves. Elle a conclu qu’il y avait de sérieux problèmes dans le fonctionnement de la justice en général et dans celui de la police en particulier. Le gouvernement de transition doit se saisir d’urgence de ces problèmes, affirme le rapport. Amnesty a également réclamé une enquête indépendante de la police civile de la mission internationale de l’Onu, mais elle a toutefois reconnu les difficultés auxquelles le gouvernement transitoire fait face. Source AFP

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