Les médecins résidents de l’hôpital Isaïe Jeanty ont entamé le lundi 10 juin 2002 leur deuxième semaine de grève en support au mouvement de leurs collègues à l’Hôpital de l’Université d’Etat Haiti (HUEH). Cette grève affecte particulièrement les femmes arrivant au terme de leur grossesse. Certaines d’entre elles sont obligées d’abandonner le plus grand centre de maternité du pays. Le lundi 10 juin, tout semblait aller pour le mieux à l’administration de l’hôpital Isaïe Jeanty. Secrétaires, réceptionistes, agents de sécurité étaient à leur postes, de nouvelles patientes , assises à la salle d’accueil, dossiers en mains, attendaient une consultation. Mais les médecins résidents étaient en réunion depuis plus de deux heures à l’étage de la maternité. Ils entendaient renforcer le mouvement de leurs collègues à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) tout en défendant leurs propres revendications. Les grévistes de la maternité Isaïe Jeanty réclament non seulement du matériel et de meilleures conditions de travail mais également un profond changement dans la gestion de ce centre sanitaire. Entre-temps, ce sont les femmes arrivant au terme de leur grossesse qui font les frais de cette crise. C’est le cas d’une femme qui affirme avoir été abandonné par les médecins résidents alors que le processus d’accouchement avait déjà commencé. Allongée dans un couloir, à même le sol, elle n’a pas pu retenir ses larmes. Une autre femme venue accoucher a dû abandonner l’hôpital pour rentrer chez elle ne pouvant pas se payer le luxe d’une maternité privée. Celles qui sont obligées de rester dans cette galère tentent de cacher leur souffrance mais des larmes trahissent leur courage. Il faut dire que la maternité Isaïe Jeanty communément appelée Chancerelles dépend en partie de l’HUEH et par conséquent , elle est très fragile. Pour preuve, depuis le début de l’arrêt de travail des résidents et internes du plus grand centre hospitalier du pays, la situation se complique de plus en plus à Chancerelles. Et cette crise risque de perdurer dans la mesure où les grévistes à l’hôpital général affirment maintenir le mouvement jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Dans des déclarations faites dans la presse le lundi 10 juin 2002, les grévistes se sont montrés très critiques vis-à-vis des autorités sanitaires du pays. “ Nous n’avons pratiquement aucun moyen pour travailler et nous sommes contre cette formule » pito nou lèd nou la » alors que des patients meurent en raison de la détérioration de la situation à l’hôpital général. Les médecins internes et résidents parlent de légèreté avec laquelle cette crise est gérée par le ministère de la santé publique. En attendant une solution, les patients tant à l’HUEH qu’à Chancerelles sont les principales victimes . Le régime Lavalas n’arrive pas à juguler cette crise qui semble vouloir affecter le système sanitaire du pays .
Arrêt de travail dans deux (2)importants centres médicaux à Port-au-Prince
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