Plusieurs analystes économiques attirent l’attention du gouvernement Lavalas sur les conséquences néfastes de l’augmentation des prix à la pompe sur l’ensemble des secteurs . Tout en reconnaissant la justesse de cet ajustement, les économistes s’accordent à critiquer la spectaculaire augmentation du coût du carburant à un moment de marasme et de dégradation continue des conditions de vie de la population . Le gallon de gazoline 95 qui est passé de 56 à 85 gourdes a subi une hausse de 51.75% ; la gazoline 91 accuse 76.08% d’augmentation en passant de 46 à 81 gourdes ; le diesel très utilisé dans le transport en commun connait une hausse de 80.32% en passant de 30.50 à 55 gourdes ; enfin , le prix du kérosène communément appelé gaz du peuple a explosé . Il est passé de 26 à 51 gourdes soit 96.15% d’augmentation . La moyenne de l’ajustement avoisinnerait les 70%. Jean Claude Polvin , responsable de la firme ECOSOF, dit comprendre le souci du gouvernement en ce qui a trait à l’arrêt de la subvention de l’achat des produits pétroliers vu la hausse des prix enregistrée sur le marché international . Toutefois , M. Polvin pense que le gouvernemant n’a pas assez mesuré les impacts négatifs de l’augmentation spectaculaire des prix à la pompe sur la population . L’économiste estime que le gouvernement Lavalas devrait plancher à nouveau sur ces prix pour juguler cette nouvelle crise . Pour sa part, l’ancien ministre Marc Bazin a déploré cette mesure unilatérale du pouvoir aux conséquences désastreuses. M. Bazin prévoit une baisse de la production , une augmentation du taux du chômage et des prix des différents produits . Le chroniqueur économique de Radio Métropole ,Kesner Pharel , qui avait alerté le gouvernement depuis plusieurs mois sur les effets négatifs de la politique de financement du déficit budgétaire ( environ 3 milliards de gourdes pour l’exercice précédent) par la Banque Centrale estime que la marge du pouvoir est très réduite . M. Pharel appelle à l’élaboration d’un budget d’urgence en concertation avec les secteurs concernés pour parer au pire . Pour les experts , le gouvernement en voulant rapidement absorber le déficit de 500 millions de gourdes causé par la subvention des produits pétroliers risque de donner le coup de grâce à une économie déjà moribonde .
Avertissement des économistes au pouvoir
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