Célébration de la fête du drapeau sur fond d’incivisme

Le gouvernement s’apprête à célébrer grandiosement le samedi 18 mai 2002, le 199 ème anniversaire de la création du drapeau à l’Arcahaie ( Nord-Ouest de Port-au-Prince) à un moment où l’éducation civique de la population est mise en cause . Il y a un an , dans un élan patriotique exacerbé , le président de la république avait passé des instructions pour que les haitiens renouent avec la tradition consistant notamment à redonner à notre bicolore sa valeur . Pour leur rappeler que le bleu et rouge légué par nos ancêtres symbolisait notre dignité, notre statut de peuple libre et indépendant, M. Aristide avait réclamé la montée et le salut au drapeau dans les bureaux publics comme dans les écoles et ceci , debout tête nue , en silence sauf si l’on entonne la Dessalinienne ou si on renouvelle le serment au bicolore . un an après le message du chef de l’Etat, le constat est désolant . Si dans les bureaux publics, le bicolore haitien flotte régulièrement en réponse aux instrcutions du chef de l’Etat , dans les écoles beaucoup restent à faire. Certains élèves des classes humanitaires savent à peine ce que symbolise le drapeau. Dans le temps , l’usage du manuel de l’instruction civique et morale était obligatoire en primaire et grâce à ce livre , beaucoup d’haitiens savaient dès leur plus tendre enfance à quel point on devrait aimer son pays voire mourir pour sa patrie. Aujourdhui , le sens de notre bicolore est à peine connu encore moins l’hymne national , la Dessalienne . Les élèves qui comprennent la valeur symbolique du drapeau pensent toutefois que son image est ternie par le comportement des dirigeants . A la veille de la célébration de la fête du drapeau et de l’université , le gouverenement a fait des débours importants en vue de décorer certaines places publiques avec notre bicolore. En dépit du beau spectacle qui s’offre aux passants , la déconvenue des dirigeants haitiens risque d’être grande quand , à peine installées, les tiges metalliques servies de hampe pour faire flotter les drapeaux sont emportées en certains endroits de la capitale. Ceux qui les ont subtilisées affirment privilégier le « primum vivere ».

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