Cérémonie symbolique de destruction d’armes confisquées sur fond de scepticisme de la population

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Le gouvernement Lavalas organise , ce jeudi 29 mai 2003, une destruction symbolique d’armes saisies dans le cadre de la campagne de désarmement lancée il y a environ une année. La cérémonie du jour s’inscrit dans le cadre des mesures adoptées par le Pouvoir dans la mise en oeuvre de la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains ( OEA). La semaine écoulée , en annonçant le report de cette activité à cette semaine pour cause de funérailles du père Antoine Adrien , le directeur de cabinet de la secrétairerie d’Etat à la Sécurité Publique, Dany Fabien, s’était refusé à indiquer la quantité et la nature des armes qui seront détruites . Dans son rapport du 20 mai 2003 sur Haiti , l’OEA considère comme limitées les actions du gouvernement en matière de désarmement . De plus , le document indique :  » À la connaissance de la Mission spéciale, rien n’a encore été fait au sujet de deux demandes essentielles adressées au Gouvernement par la Délégation de Haut Niveau, pour lesquelles le Gouvernement avait déjà pris un engagement en adoptant les Termes de Référence, à savoir agir contre les groupes armés organisés et agir pour confisquer les armes illégales détenues par des membres de l’entourage de certains hauts fonctionnaires ». La cérémonie de ce 29 mai va se dérouler sur fond de scepticisme d’une bonne partie de la population de la Capitale qui émet de sérieuses réserves sur le succès de la campagne de désarmement . Non seulement l’efficacité de cette entreprise est mise en cause mais aussi le sérieux de la démarche est questionné. Bon nombre de port-au-princiens veulent mesurer cette campagne à l’aune de ses résultats et ne seprivent pas de qualifier l’initiative de « Démagogie, pièce de théatre, bluff ». Une action qu’ils jugent inefficace car, ajoutent-ils, les cas de violence et de criminalité enregistrés par armes à feu ne cessent d’augmenter dans le pays. En effet, les gens indiquent que les responsables Lavalas se servent du mot « désarmement » tout simplement pour se jouer de l’OEA et pour plaire à la Communauté Internationale. A titre d’exemple d’inefficacité de la campagne de désarmement, ils ont cité le cas d’Amiot Métayer et la circulation d’armes dans les quartiers populeux. Une campagne de désarmement qui s’inscrit dans le cadre de l’application de la Résolution 822 de l’OEA. L’organisation interaméricaine , dans son rapport du 30 avril, à l’occasion de la session spéciale sur Haiti, avait révélé des contradictions sur la quantité d’armes saisies en novembre 2002( des milliers) et mars 2003( moins d’une centaine) par les autorités Lavalas. Entre temps, certaines corrections ont été apportées par les responsables, précise le rapport du 20 mai.

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