Crise en Haïti : L’opposition propose une «alternative de transition» avec départ d’Aristide

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La «Plate-forme démocratique de la société civile et des partis politiques de l’opposition» a présenté vendredi (2 janvier 2004) une «alternative de transition» sur deux ans prévoyant le départ du pouvoir du président Jean Bertrand Aristide et son remplacement par un président de transition choisi parmi les juges de la Cour de cassation. Dans sa résolution la Plate-forme indique qu’elle «prend en compte la volonté publiquement exprimée par l’immense majorité de la population de débarrasser le pays de ce régime irresponsable, criminel et despotique afin d’y instaurer un état de droit». Elle «s’engage à obtenir dans les meilleurs délais que M. Aristide et tous les membres du gouvernement Lavalas (Lavalas, le parti présidentiel au pouvoir) quittent le pouvoir». La résolution prévoit que le directeur général de la Police et l’Inspecteur général en chef seront choisis «par intérim par la plate-forme en consultation avec d’autres secteurs organisés». Un conseil de neuf sages qui seront désignés par les mêmes institutions (partis, société civile, églises) prévues pour la formation du Conseil électoral sera mis sur pied et un Premier ministre connu pour son «engagement en faveur de la démocratie et ses compétences» sera désigné, selon le plan de l’opposition. Il formera en consultation avec le président et le Conseil des sages un gouvernement «composé de personnalités compétentes et honnêtes ne représentant aucun parti politique» dont la durée n’exédera pas deux ans. Le gouvernement de transition garantira la sécurité de la population et mettra en action un «plan d’urgence» de relance économique, «formera une commission sur la réorganisation des forces publiques» et «garantira la tenue d’élections à tous les niveaux». Il créera également une «commission de vérité sur les cas de disparitions, enlèvements, de vol, viol, assassinats, exécutions sommaires et détournements de fonds des coopératives pour les réparations civiles de droit». «Il n’y aura pas de chaos (avec le départ de Jean Bertrand Aristide) et toutes les couches sociales se sont mises d’accord pour une formule de transition permettant de célébrer pendant dix ans notre bicentenaire» a estimé André Apaid (coordonnateur du groupe des 184, société civile et patronat) en présentant cette alternative. Agence France-Presse

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