Des instances nationales et internationales sensibilisent la presse sur la situation des enfants haitiens en domesticité

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Le Bureau International du Travail (BIT) par le biais de son Programme International pour l’Abolition du Travail des Enfants (IPEC) avec l’appui du ministère des Affaires Sociales tente de sensibiliser les journalistes haïtiens sur la situation des enfants en domesticité. Un séminaire de deux (2) jours se déroule à l’hôtel Villa Saint-Louis à l’intention des journalistes de la province et de la capitale. L’accent est mis sur les facteurs à la base de l’exploitation des enfants et parmi eux , il faut retenir la pauvreté et l’ignorance. En effet, pour des raisons économiques précaires, des parents vivant dans les zones rurales se voient obligés de confier leurs petits à une tierce personne généralement appelée “tante”. Ainsi, des enfants de moins de 12 ans sont parachutés notamment à Port-au-Prince dans l’espoir d’avoir accès à la nouriture, à la santé et à l’éducation. Mais ce n’est pas toujours le cas . Plusieurs études démontrent que plus de 60 % de ces enfants sont plutôt maltraités, exploités, humiliés dans les maisons d’accueil. La ministre des Affaires Sociales et du Travail, le docteur Eudes Saint Preux Craan, qualifie de “drame” la situation dans laquelle ces petits vivent. Le docteur Craan croit que le moment est venu de passer à l’action pour éradiquer ce phénomène. La prise en charge des foyers totalement démunis reste la meilleure option en vue de résoudre ce problème. Aussi longtemps que l’éducation des mères et pères de famille des zones rurales ne sera pas assurée et que leur situation économique ne sera pas améliorée, le nombre de petits « restavèk » (enfants en domesticité) continuera d’accroitre. La ministre des Affaires Sociales, Eudes Saint-Preux Craan qui se montre préoccupée lance un cri d’alarme en faveur des enfants haïtiens en domesticité. Pour permettre aux médias de jouer leur partition, le Programme International pour l’Abolition du Travail des Enfants (IPEC) de concert avec le ministère des Affaires Sociales et l’institut Panos assure la formation d’un groupe de journalistes de la province et de la Capitale. En attirant leur attention sur les pires formes d’exploitation , ils seront mieux sensibilisés à promouvoir les droits des enfants. Pour Sabine Manigat, coordinatrice de la formation, les journalistes peuvent contribuer largement à améliorer les conditions de vie des enfants. Des millions d’enfants dans le monde travaillent dans les industries agricoles et à domicile comme de petits esclaves. A date aucune statistique fiable n’indique le nombre d’enfants en domesticité ou exploités en Haïti. Toutefois, les enquêtes en cours laissent croire que ce nombre dépasserait les 140 mille. De l’avis de plusieurs observateurs , une amélioration de la situation des enfants en domesticité en Haiti n’est pas pour demain. La législation haïtienne relative aux droits des enfants est très pauvre et les conventions internationales ratifiées par les autorités gouvernementales sont difficilement appliquées.

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