Formation du Conseil Electoral sans l’Opposition par le Président Aristide. Une nouvelle crise est-elle à l’horizon ?

Le pouvoir Lavalas franchit une nouvelle étape dans le cadre du lancement du processus électoral . Le président Jean Bertrand Aristide forme le Conseil Electoral Provisoire (CEP) sans la présence de l’Opposition . Dans cet arrêté présidentiel pris , le 7 février 2003,co-signé par le premier ministre et les ministres de l’intérieur , de la justice et des finances , le pouvoir fait état de l’urgence de créer ce CEP pour respecter ses engagements. M. Aristide a donc tapé du poing sur la table en créant par arrêté l’instituion qui a pour mission d’organiser les législatives et locales durant les prochains mois. 7 février , date historique en Haiti , et pour être au rendez-vous avec l’histoire , le président crèe un conseil de sept (7) membres . Autrement dit un CEP à parenthèses ouvertes en attendant que la Convergence et les autres partis non alignés l’intègrent. Comme il est stipulé d’ailleurs, dans l’article 2 de l’arrêté donnant création à ce conseil . Sont cités dans l’arrêté présidentiel ,ceux-là qui ont été désignés par des secteurs tels que prévu dans l’accord initial de juillet 2001 . On y retrouve l’ancien conseiller électoral de l’institution de l’an 2000 , Arold Julien à titre de nouveau conseiller du CEP du 7 février 2003 . Il représente la Fanmi Lavalas . Tandis que François Benoit , ancien ministre du gouvernement Bazin représente le secteur des affaires . Les droits humains ont désigné le révérend père Freud Jean alors que Gérard Lahens Félix représente le judiciaire . L’Eglise Episcopale est représenté par Max Mathurin tandis que l’Eglise Protestante a fait choix de Pauris Jean Baptiste . Et Roselor Julien est retenu par l’Eglise Cathollique . Dans l’arrêté présidentiel , M. Aristide souligne dans l’article 3 que le conseil électoral ainsi formé entrera en fonction dès la prestation de serment des élus . Or ,pour bien d’observateurs , le dilemme est de savoir comment porter des représentants de certains secteurs à prêter serment quand, le mercredi 5 février , au Palais National, lors de la renconre d’évaluation des points jusque là respectés dans la 822 par le gouvernement , plusieurs secteurs et non des moindres ,les Eglises , le Patronat et les Droits Humains , n’en démordaient pas de leur position antérieure consistant en l’instauration d’un climat favorable à la tenue d’élections avant de s’y engager . De son côté, la Convergence Démocratique , en dépit des yeux doux que lui fait le pouvoir, semble jurer de bouder le processus . Et à titre de rappel , l’Organistion des Etats Américains (OEA) à travers la 822 avait souhaité entre autres la création d’un climat de sécurité et de confiance propice à la tenue d’élections , le dédommagement des victimes du 17 décembre 2001 ,le désarmement , le renforcement de la police nationale et l’arrestation des auteurs présumés des actes du 17 décembre 2001 et celle des assassins de Brignol Lindor et de Jean Léopold Dominique . En confirmant l’arrêté présidentiel le vendredi 7 février, au cours d’une visite au Parc Industriel , Jean Bertrand Aristide a invité les secteurs concernés à supporter sa démarche . En tout cas, d’aucuns craignent que le pouvoir en nommant un CEP de sept (7) membres sans tenir compte des conditions exigées par les principaux secteurs concernés ne complique davantage la situation . Ce CEP , s’il est opérationnel , va travailler dans un espace de temps assez réduit . L’arrêté présidentiel lui fait obligation d’organiser des élections anticipées dans le courant de cette année 2003 et ceci , en conformité avec l’engagement pris par le gouvernement vis-à-vis de l’OEA .

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