Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis, également président du Conseil supérieur de la Police nationale, doit répondre aux questions des commissions de sécurité du Parlement ce jeudi. M. Alexis doit faire le point sur les mesures que le gouvernement entend adopter pour faire échec aux bandits armés qui terrorisent la population. La séance de convocation prévue le mardi 6 août a été reportée sine die. Des députés mécontents de l’attitude du chef du gouvernement envisagent d’utiliser la procédure de l’interpellation au cas où le Premier ministre ne se présenterait pas au Parlement ce jeudi. » Les autorités doivent réaliser des actions concrêtes, au lieu d’associer le phénomène de l’insécurité à des problèmes sociaux » a déclaré le président de la Commission sécurité du Sénat de la République, Youri Latortue. Le sénateur qui pense que face à cette guérilla urbaine il faut réorganiser la Police entend faire des propositions au Conseil Supérieur de la Police Nationale. » Au sein de l’institution policière on peut créer une nouvelle unité, afin de trouver une solution urgente au problème car, certaines unités spécialisées de la Police n’ont pas la capacité d’affronter des bandits lourdement armés » a expliqué Youri Latortue estimant que la population haïtienne ne peut plus attendre.Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis a indiqué récemment qu’aucune forme d’insécurité politique ne sera tolérée. « Rien ne peut justifier aujourd’hui l’insécurité politique en Haïti. Si l’insécurité est de nature politique, nous allons la combattre énergiquement », a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement haïtien qui affirme que la force doit rester au droit a annoncé l’application de la politique de « la carotte et du baton » pour mettre un terme à l’action des bandits. « Nous n’allons pas tolérer que des bandits continuent de perpétrer des crimes contre la population en toute impunité », a-t-il lancé.Le président haïtien René Préval a lancé, mercredi après-midi, une sévère mise en garde aux bandits qui sèment le deuil dans la région métropolitaine de Port-au-Prince depuis plusieurs mois. Le chef de l’Etat a fait savoir aux détenteurs d’armes illégales qu’ils n’ont pas d’autre choix que de remettre leur arsenal ou mourir. »Le dialogue dans le cadre du programme Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) ou la mort », a martelé le président René Préval dans une déclaration à la presse. M. Préval entendait apporter une précision concernant les propos tenus à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU en Haïti en faveur d’un dialogue avec les bandits. »On n’a pas bien compris mes propos. Si un bandit veut remettre ses armes il faut qu’il trouve quelqu’un avec qui dialoguer », a-t-il déclaré expliquant que la notion de dialogue utilisée ici ne signifie nullement que je tolère ou que j’appuie les gangs armés. « Ma stratégie consiste à associer force et dialogue », a-t-il ajouté. A titre d’avertissement, le Président Préval a souligné que 17 bandits ont déjà été tués dans des affrontements avec les forces de l’ordre cette semaine. Il a également fait savoir que les casques bleus de la Minustah sont sur le point de reprendre le contrôle de Cité Militaire et de la zone de l’aéroport international de Port-au-Prince, en proie à la violence des gangs armés depuis plusieurs semaines.
Insécurité: le Conseil supérieur de la Police nationale convoqué au Parlement ce jeudi
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