Jean Bertrand Aristide rend hommage à Dessalines sur fond d’appel en faveur de la restitution

Le président Jean Bertrand Aristide a fait de l’exclusion sociale et de la restitution la toile de fond de son discours à l’occasion du 197ème anniversaire de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines, le vendredi 17 octobre 2003. M. Aristide en a profité pour dénoncer une fois de plus « l’embargo ». A l’entrée de Marchand Dessalines, rien d’extraordinaire à signaler pour la commémoration de la mort de l’Empereur, sauf quelques banderoles avec des slogans : “Ochan pou Dessalines, restitution pou Ayiti”. L’Eglise où le président Aristide assistait à la cérémonie en mémoire du père de la Patrie, n’a même pas été retouchée, pour la circonstance. Une bande de “rara”, des membres d’OP Lavalas transportés à bord des autobus “service plus” étaient présents devant l’église, comme c’était le cas pour plusieurs centaines d’habitants de la zone. Au passage , le curé , Léobert Dieudonné, a lancé un véritable réquisitoire contre la presse haïtienne. Sur un stand, aux couleurs nationales, érigé en face de la Place d’Armes, à proximité de la Mairie et du monument de Dessalines, dans un discours fleuve, Jean Bertrand Aristide a glorifié le fondateur de la Patrie. Le chef de l’Etat tenait également à comparer l’assassinat du 17 octobre 1806, au Pont Rouge, au coup d’Etat du 30 septembre 1991. Et le Président de poursuivre que le complot, l’exclusion sociale, la faim, la misère, le chômage, l’analphabétisme ne cessent de ronger la population haïtienne, 197 ans après la mort de Dessalines. Dans ce discours, le président de la République s’en est pris aux groupes qu’il qualifie de minoritaires qui ne souhaitent toujours pas l’implication de la majorité de la population, notamment dans les affaires du pays. Jean Bertrand Aristide s’est également montré très critique vis-à-vis de l’Opposition et de la Société Civile qu’il exhorte du même coup à prendre part aux prochaines compétitions électorales. Des élections libres, honnêtes et démocratiques, c’est ce que veut le peuple haïtien, a-t-il déclaré. Le thème de la restitution de la dette de l’indépendance était également présent dans le message du 17 octobre de Jean Bertrand Aristide. Ainsi, le chef de l’Etat a convié l’opposition et la société civile à soutenir cette demande auprès de la France. A deux mois de la célébration du bicentenaire de l’indépendance, le président dit tabler sur ces 21 milliards de dollars pour le développement du pays. M. Aristide s’est référé à un rêve qu’aurait fait un citoyen pour justifier cet appel lancé à l’opposition et la société civile. Pendant que le chef de l’Etat insistait sur ce rêve d’unité des haïtiens autour du dossier de la restitution, le mât du bicolore national a failli se renverser pour la deuxième année consécutive sur M. Aristide . Le Président de la République a alors exigé d’un de ses agents de sécurité qu’il tienne le mât sur lequel était hissé le drapeau jusqu’à la fin de son discours .

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