Jean Robert Faveur maintient ses accusations contre le Pouvoir Lavalas

Le directeur a.i. démissionnaire de la Police Nationale d’Haiti (PNH) , Jean Robert Faveur, se montre extrêmement préoccupé pour l’avenir du pays et de la PNH suite à son départ pour les Etats-Unis d’Amérique où il se considère comme réfugié. Dans une interview accordée à Radio Métropole, le mercredi 25 juin 2003 , Jean Robert Faveur confirme qu’il était pris en otage comme chef a.i. de la police par le gouvernement. « Je n’avais aucun pouvoir », nous a confié le chef démissionnaire qui précise que le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Jean Gérard Dubreuil , représentant direct du Président Aristide , est le véritable directeur de la police. Jean Robert Faveur estime qu’aucun directeur honnête ne peut fonctionner dans un système marqué par la politisation totale de l’institution policière. A ce sujet , M.Faveur révèle que lors d’une rencontre du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) , le lundi 16 juin , le premier ministre Yvon Neptune lui a fait remarquer que ce n’est pas par hasard que le CSPN est composé de trois (3) politiciens (premier ministre, ministre de la justice , ministre de l’intérieur) et de deux (2) personnes habillées ( directeur de la police et inspecteur général en chef de la police ). Jean Robert Faveur poursuit qu’Yvon Neptune lui a fait comprendre qu’il y avait une différence notable entre la réalité et la loi .Par conséquent , la démocratie était une utopie et que le Pouvoir Lavalas pratiquait sa démocratie c’est-à-dire une « démocratie autoritaire ». Jean Robert Faveur persiste et signe. Il maintient les accusations portées contre le pouvoir dans sa lettre de démission à Jean Bertrand Aristide en indiquant que le Palais National a une mainmise complète sur la police . Dans une correspondance de quatre (4) pages, datée du 21 juin , Jean Robert Faveur a justifié son geste par d’énormes difficultés à pouvoir diriger l’institution en toute équité. Il révèle que le jour de son installation, le 6 juin 2003, à l’occasion d’une rencontre au Palais National en présence du secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Jean Gérard Dubreuil et de l’ex-directeur de la Police, Jean Claude Jean Baptiste, le président Jean Bertrand Aristide lui a affirmé que tout dépendait de lui en ce qui concerne la PNH. M. Faveur poursuit que le Chef de l’Etat lui a conseillé de travailler en consultation avec Messieurs Dubreuil et Jean Baptiste sous peine de connaître le même sort que l’ex-directeur général, Jean Nesly Lucien et l’ancien responsable de la Police judiciaire, Jeannot François. D’un autre côté, Jean Robert Faveur a critiqué certains transferts et promotions récemment effectués. A titre d’exemple, il a cité le cas d’un agent II qui a été promu commissaire divisionnaire à la Croix-des-Bouquets. M. Faveur a soutenu que cette décision violait l’article 60 des règlements de la Police traitant des promotions. A ce sujet, l’ex-numéro 1 a révélé que le secrétaire d’Etat à la sécurité publique lui a indiqué que l’ordre, venant du Président, devait être exécuté. De plus, Jean Robert Faveur a fait savoir qu’il n’avait aucun pouvoir administratif. Tout droit de contrôle lui a été enlevé par M. Dubreuil contrairement à l’article 23 des règlements de la PNH. En fait, M. Faveur explique qu’il n’avait plus le droit d’apposer sa signature au bas d’un document administratif de la Police. Le comble, dit-il, c’est lui qui devait déléguer ce pouvoir à Messieurs Jean Robert Esther et Patrick Valcin, responsables de l’administration, des services généraux et de la logistique. Sur un autre plan , Jean Robert Faveur révèle qu’il a refusé une demande d’un ex-sénateur du Plateau Central, membre du cabinet de la présidence accompagné du député Levy Joseph en faveur de l’intégration au sein de la police d’une liste de personnes armées qui agissaient dans cette région du pays. En fin de compte, déclare M. Faveur, après deux (2) semaines de souffrance morale, physique et aussi de résistance, j’ai choisi le chemin de l’exil pour ne pas me laisser corrompre et asservir.

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