Alors que la grève des juges à travers le pays entre dans sa 3e semaine, le président de l’ANAMAH n’y va pas par 4 chemins. Le président de la république doit revenir sur ses deux arrêtés concernant les juges de la cour de cassation et réintégrer le greffier Jean Christophe Lespérance, a déclaré Jean Wilner Morin promettant que tout rentrera ensuite dans l’ordre.
Selon le responsable qui intervenait ce mardi surles ondes de Radio Métropole, l’exécutif ne peut contourner les lois et les procédures qui régissent la magistrature et faire ce que bon lui semble de la carrière des juges.
Pour statuer sur le sort des trois magistrats de la cour des comptes mis à la retraite d’office par le président Jovenel Moïse, faute de Sénat pour réunir la haute cour de justice, il préconise d’avoir recours à une assemblé de juges qui rendra une résolution destinée au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, seule instance habilitée à opiner sur la question.
En tant que responsable de l’une des trois organisations syndicales de la magistrature existant dans le pays, le juge Morin se dit dans l’attente d’un geste de sagesse de la part du président. :
» L’ensemble des juristes du pays dénonce la mise à la retraite des trois juges et leur remplacement, en dehors de toutes les normes. La justice est un droit inaliénable. Il dépend du chef de l’état qu’elle soit à nouveau délivrée normalement aux citoyens. »
Toutefois dans son raisonnement, le juge Morin omet qu’il n’y a pas de sénat actif pour constituer une liste de juges pouvant remplacer les sanctionnés à la cour de cassation. De ce fait, un éventuel retour en arrière équivaudrait sans doute à la réintégration, sans autre forme de procès, des trois juges et à un aveu d’échec de la part de l’exécutif. Est-ce imaginable ?
AL/Radio Métropole