Plusieurs dizaines de membres de la Fédération des Etudiants Universitaires (FEU) ont organisé, le mardi 30 juillet 2002, une marche de protestation contre l’intervention du gouvernement dans la crise à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). Ces étudiants affirment qu’il n’est pas question d’un retour à la dictature à l’UEH. Comme annoncé, les membres de la Fédération des Etudiants Universitaires (FEU) ont gagné les rues de Port-au-Prince pour, disent-ils, défendre l’autonomie de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). De la faculté des Sciences au Palais de Justice au centre ville de la capitale, les manifestants ont dénoncé ouvertement l’ingérence du Pouvoir dans les affaires internes de l’UEH. Et après avoir animé le béton pendant plusieurs heures, les manifestants ont regagné leur base à la faculté des sciences pour poursuivre la mobilisation. Ils ont, une fois de plus, tiré à boulets rouges sur les membres du Comité Inter-Faculté (CIF) qui sont favorables à la nomination d’une commission provisoire pour gérer l’Université d’Etat après le limogeage de l’actuel Conseil exécutif par le Ministère de l’Education Nationale en début de semaine. Les étudiants de la FEU déclarent qu’ils n’accepteront pas l’installation d’un conseil choisi par le Pouvoir lavalas, encore moins les manoeuvres de leurs camarades du CIF qui, selon eux, travaillent au goût du maitre et non dans l’intérêt de l’UEH. Outre les rassemblements et les manifestations de rue, les membres de la Fédération des Etudiants Universitaires menacent de fermer toutes les facultés d’Etat pour faire échec à ce projet qui, disent-ils, vise à mettre un conseil de gestion de facto à la tête de l’Université d’Etat d’Haïti. Le mouvement déclenché au sein de l’Université pour dénoncer l’intervention du gouvernement dans la crise au Rectorat reçoit un appui de taille celui Rudolph Malbranche ,ancien ministre de la santé du régime lavalas. Le docteur Malbranche s’est prononcé en faveur de l’autonomie de l’Université d’Etat d’Haïti. Toutefois, il souhaite un véritable débat au sein de la communauté universitaire. Le docteur Rudolph Malbranche avait démissionné de son poste de ministre de la santé sous la présidence de René Préval (1996-2001) suite à une grève de la faim organisée par des médecins résidents et internes dont Prince Pierre Sonson et Gérald Gilles devenus aujourd’hui sénateurs de la République. Jean Bertrand Aristide qui venait de quitter le pouvoir avait joué le rôle de médiateur dans cette crise et le ministre Malbranche avait choisi de claquer la porte jugeant inacceptable la gestion faite de ce dossier par le régime Lavalas.
La mobilisation se poursuit au sein de l’université contre la décision du Pouvoir . Les étudiants recoivent l’appui d’un ancien ministre Lavalas
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