L’administration judiciaire a fonctionné au ralenti, le mardi 7 mai 2002 .L’arrêt de travail des avocats en signe de protestation face aux violations des droits humains mettant en cause le libre fonctionnement de la justice a marqué la journée. Cette grève a particulièrement touché le Palais de Justice de Port-au-Prince, principal centre d’activités de l’appareil judiciaire. Ce mardi 7 mai , quelques rares avocats et autres professionnels du droit sont passés jeter un coup d’oeil au temple de Thémis qui, de l’extérieur, offrait son aspect de tous les jours. Cependant, à l’intérieur, les différentes chambres: civiles, correctionnelles, commerciales, la Cour d’appel, entre autres ne fonctionnaient pas. Dans certains casiers, des gens prenaient place pour causer, d’autres pratiquement déserts accueillaient des juges qui ont attendu en vain des affaires à auditionner . Les portes des cabinets d’instruction s’ouvraient et se refermaient mais aucun avocat n’a semblé les fréquenter. Le tableau n’était pas différent au greffe du Palais de Justice, le personnel était présent mais aucun avocat n’est passé pour affaires, a indiqué le greffier en chef. De leur côté, les huissiers n’ont pas travaillé le mardi 7 mai 2002 en signe de solidarité avec les avocats. L’Association Nationale des Huissiers (ANH) se déclare également victime du mauvais fonctionnement de l’appareil judiciaire. Les avocats du barreau de Port-au-Prince qui ont respecté le mot d’ordre de l’Amicale des Juristes et du bâtonnat indiquent que cet arrêt de travail d’une journée est un signe clair des hommes de lois à l’Exécutif pour dire non au fonctionnement actuel de l’appareil judiciaire. Les avocats, porsuivent-ils, doivent s’organiser pour contraindre le pouvoir exécutif à renoncer aux pratiques de vassalisation du système judiciaire et à oeuvrer pour l’établissement d’un état de droit dans le pays. Le présiddent de l’Ordre des Avocats du barreau de Port-au-Prince ,Rigaud Duplan , se déclare satisfait de l’attitude des hommes de loi à l’occasion de cet arrêt de travail. Maitre Rigaud Duplan soutient que ce mouvement vise à donner une nouvelle impulsion à la justice pour le triomphe de l’Etat de Droit. Suite à une requête de l’Amicale des Juristes en date du 25 avril 2002, le Conseil de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince avait décidé d’observer cette journée d’arrêt de travail consacrée à la réflexion. Les hommes de lois de Port-au-Prince entendaient protester contre les nombreux cas de violations des droits humains enregistrés dans le pays entravant le libre exercice de la profession d’avocat et le fonctionnement régulier de la justice.
L’appareil judiciaire a été profondément affecté par la grève des avocats
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