Le dollar flambe sur le marché des changes . Les premières conséquences se font sentir

Alors que le dollar américain ne cesse de s’aprécier par rapport à la gourde , rien n’indique pour le moment une intervention des autorités monétaires sur le marché des changes pour tenter de stopper l’hémorragie . Les économistes estiment que la marge des autorités est très réduite dans la mesure où les réserves nettes de change ne dépasseraient pas 52 millions de dollars américains . Parallèlement , la pression continue sur les banques commerciales avec les clients qui effectuent des retraits assez important en devises américaines à un moment où les autorités ne cessent de démentir les rumeurs autour de la conversion prochaine en gourde des comptes en dollar . Deux (2) semaines après le démenti du ministre des Finances , Faubert Gustave, c’est au tour du premier ministre Yvon Neptune de monter au créneau . En conférence de presse ,le vendredi 25 octobre 2002 , le chef du Gouvernement accompagné du ministre des Finances , Faubert Gustave, du Gouverneur , Venel Joseph et du Vice-Gouverneur de la Banque Centrale,Hancy Pierre Louis a réaffirmé au nom du chef de l’Etat que cette mesure n’était pas à l’ordre du jour . M. Neptune s’en est vivement pris à ce qu’il appelle le ” laboratoire “qui serait à la base de ces rumeurs sur la nationalisation des comptes en dollars. Le premier ministre s’est gardé d’identifier les techniciens qui travaillent dans ce “ laboratoire de désinformation “ . Ainsi ,le chef du gouvernement a-t-il invité les opérateurs économiques à poursuivre normalement leurs activités et en toute quiétude. Les autorités monétaires du pays n’annoncent aucune intervention immédiate sur le marché local des changes pour stopper la chute vertigineuse de la gourde. Les responsables de l’institut d’émission n’écartent pas la possibilité d’utiliser les instruments financiers nécessaires pour redonner vie à la gourde. Pour le moment , la Banque Centrale table sur les canaux de la communication pour faire face à la situation. Pendant ce temps , la situation se complique pour les différentes couches de la société . D’une part, les cambistes se plaignent de plus en plus de la forte appréciation du dollar de plus en plus introuvable . D’autre part , des responsables de magasins sont aux abois , affirment fonctionner à perte et décident de fermer boutique comme c’est le cas de trois (3) entreprises à Pétion-Ville . Dans les maisons de transfert,le dollar devient de plus en plus précieux mais les haitiens qui vivent de l’argent de la diaspora ne se font pas d’illusions sur la hausse des prix . Aujourd’hui , la majorité des consommateurs n’achètent que le strict minimum . Ce lundi 28 octobre , il fallait environ 37 gourdes pour un (1) dollar.