L’opposition et l’exécutif se chamaillent, la peur s’installe au sein de la population

L’incertitude est pesante, la préoccupation est grandissante ; le doute plane sur le climat qui prévaudra en Haïti dans les prochains jours à l’approche du 07 février. Entretemps, le bras de fer se renforce entre l’opposition et le pouvoir en place. Des deux côtés le ton commence à monter.

Jovenel Moise doit quitter le pouvoir ou il sera délogé ; l’opposition a donc choisi sa stratégie et ne le cache pas, la violence sera la formule. Déjà le calendrier publié par les opposants prévoit des manifestations spontanées, traduction « grand désordre », de la désobéissance civile, des blocages à partir du 1er février. Les déclarations sont de plus en plus incitatives ; les citoyens sont même  appelés à envahir le palais pour contraindre le président à partir.

Jusqu’où peut aller l’opposition, c’est la question qui préoccupe les esprits ; qu’est-ce qu’elle n’a pas encore fait pour obtenir le départ de Jovenel Moise ? Pourquoi la stratégie qui n’a pas fonctionné durant les trois dernières années devrait marcher cette fois ?

En effet, l’opposition politique a déjà presque tout essayé. Des manifestations, des épisodes de pays Lock, des tentatives pour constituer un gouvernement parallèle, des ententes conjoncturelles etc. mais le président Jovenel Moise a su résister et demeure au pouvoir. Aujourd’hui les opposants peuvent-ils faire mieux ? Arriveront-ils à convaincre des citoyens qui sont fatigués d’être les victimes collatérales de querelles intestines entre des gens qui ne donnent pas l’impression de défendre le bien-être collectif ?

D’un autre côté, il y a le président Jovenel Moise qui ne jure que par 2022. Depuis quelques temps, il ne rate jamais une occasion de le rappeler. Vendredi à Petit Goave, le chef de l’état a été clair vis-à-vis de l’opposition : « Personne ne viendra piller davantage le pays dans la transition. Jamais personne ne peut ôter ce pouvoir aux mains du peuple » a-t-il déclaré en s’adressant aux « rat do kale » comme il les appelle, qui font tout pour semer le chaos dans le pays. Jovenel Moise, qui semble avoir eu des guêpes dans son assiette avant son intervention s’est présenté comme la dernière transition. « Il fallait un homme pour dire non à vous voleurs et criminels qui pillent ce pays. Vos mains seront coupées si vous pensez voler l’argent du peuple» a-t-il balancé en inaugurant les nouveaux bâtiments du lycée Roseline Vaval.

Ce même Jovenel Moise 72h après tend la main à l’opposition en lançant un appel au dialogue. Le chef de l’état invite les acteurs autour de la table de discussion afin de créer le climat de paix nécessaire pour faciliter la transmission du pouvoir en 2022. A qui cette invitation est-elle adressée pourraient se demander certains. Le président voudrait –il vraiment s’assoir avec ceux qu’il traite de voleur et de criminel ? Jovenel Moise crée-t-il réellement les conditions pour amener ces adversaires autour de la table du dialogue ?

Chaque minute qui passe nous rapproche vers des jours qui risquent d’être sombres comme si le pays n’avait pas assez souffert durant ces 4 dernières années.

Luckner GARRAUDJournaliste Radio/Télé MétropolePublicitaire/MC(509) 3714 4958garluck4@yahoo.fr


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