Le Pouvoir Lavalas dans le collimateur de l’Administration Bush

Après le secrétaire d’Etat Collin Powell, c’est autour de l’ambassadeur Brian Dean Curran de faire écho de la déception du gouvernement américain face à ce qu’il appelle l’absence de volonté du régime en place de résoudre la crise politique née des élections législatives contestées du 21 mai 2000. Washington presse les autorités de Port-au-Prince d’appliquer les résolutions de l’OEA sur l’impasse actuelle. “ça suffit”, a martelé l’ambassadeur américain à Port-au-Prince le mardi 10 juin 2003, 24 heures après l’intervention du chef de la diplomatie des Etats-Unis, Collin Powell. “ça suffit”, deux (2) mots qui expliquent tout, surtout le ras-le- bol de l’administration Bush. Son représentant en Haïti soutient que la crise ne peut perdurer éternellement. En clair, le Pouvoir Lavalas doit agir et vite avant l’expiration du délai qui lui est accordé par Washington pour appliquer dans son intégralité la Résolution 822 de l’OEA. « ça ne peut continuer éternellement », a déclaré Brian Dean Curran. Le gouvernement américain insiste très clairement pour que les autorités haïtiennes prennent toutes les mesures nécessaires pour la mise sur pied d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) crédible. Des mesures qui doivent être effectives d’ici septembre. Passé ce délai, a averti le secrétaire d’Etat Collin Powell, Washington pourrait demander une réévaluation de la mission de l’OEA en Haiti. Pour l’instant, on évite de dire si le dossier de la crise haïtienne sera transféré à une autre instance internationale en cas d’une mauvaise performance de l’OEA ou si l’Administration Américaine va prendre les choses au sérieux . Brian Dean Curran, lui aussi , se montre prudent et pense qu’il faut attendre le mois de septembre pour avoir une réponse. En raison de cette crise sans issue, le gouvernement risque de perdre gros car l’assistance américaine continuera de passer par les ONG, précise le diplomate. Mais, une fois que les autorités Lavalas auront mis fin à la crise politique, une bonne partie de l’aide pourrait passer directement par les institutions publiques. Dans l’état actuel des choses, Brian Dean Curran ne s’attend même pas à un miracle et évite de spéculer sur l’issue de la crise. Il faut attendre septembre, dit-il .

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