Le président Aristide écarte toute possibilité de conversion en gourdes des comptes en dollars. ( en annexe , intégralité du texte de la déclaration du chef de l’Etat )

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Les plus hautes autorités du pays défilent devant la presse pour démentir les rumeurs relatives à la possible conversion en gourdes des comptes libellés en dollars américains. Après le premier ministre Yvon Neptune le vendredi 25 octobre 2002, c’est le Président de la République, Jean Bertrand Aristide , qui est intervenu sur le dossier, le lundi 28 octobre. En recevant les membres de l’Association Profesionnelle des Banques (APB), le chef de l’Etat a affirmé qu’il n’y aura pas de nationalisation des comptes en dollars américains. Contrairement à son premier ministre, M. Aristide n’a pas évoqué la question du “ laboratoire “ tout en lancant un appel au calme à l’endroit des agents économiques et déposants. Aux responsables des Institutions Internationales de financement , Jean Bertrand Aristide s’est montré rassurant en réaffirmant la volonté du gouvernement de respecter ses engagements . Le Chef de l’Etat a encouragé les haitiens à mettre un terme aux opérations de retraits en dollars constatés au niveau des banques commerciales depuis deux (2) semaines. Les déclarations du Président Aristide interviennent deux (2 ) jours après celles faites par le premier ministre, le ministre des finances et des responsables de la Banque Centrale qui n’avaient pas réussi à convaincre les opérateurs économiques. L ‘Economiste en chef de la Sogebank, Pierre Marie Boisson, est sorti satisfait de cette rencontre avec le Président de la République . M. Boisson croit que les propos tenus par le Chef de l’Etat sont rassurants et contribueront à calmer le marché . Voici, le texte intégral de la déclaration du chef de l’Etat à l’occasion de la réunion avec l’APB, le lundi 28 octobre 2002. J’ai le plaisir de déclarer ce qui suit : Pour que nul ne prétende l’ignorer, le Président de la République déclare sans la moindre équivoque : 1. Qu’il n’a jamais été question, qu’il n’est pas question, et qu’il ne sera pas question de nationaliser les actifs en devises détenus auprès des institutions bancaires du pays. 2. Qu’il n’a jamais été question, qu’il n’est pas question et qu’il ne sera pas question de convertir les dollars américains. 3. Le Gouvernement n’a eu à aucun moment l’intention de se substituer au marché. La panique qui traverse le marché devrait se retirer pour que la paix revienne, pour que la confiance s’intensifie. Car tous, nous avons intérêt à orienter le marché vers la croissance économique. Je profiterais pour dire aux compatriotes haïtiens qui vivent en terre étrangère : SOYEZ RASSURÉS. Les acteurs économiques et les autorités monétaires, tous, nous allons travailler pour votre bien. Ne vous laissez pas gagner par la panique, mais au contraire, laissez la sérénité vous orienter. Vos comptes placés dans les banques ici en Haïti, sont en sécurité. Quand il s’agit de mesures à prendre pour les protéger, nous le ferrons, si c’est nécessaire. Pour le moment, soyez rassurés. Le Gouvernement n’avait jamais pensé, n’a pas pensé et ne pensera pas à nationaliser vos dollars placés dans les comptes en banque ici en Haïti. Bientôt, il va y avoir une ou plusieurs rencontres entre l’APB et les autorités monétaires. Ils pourront ensemble voir quelles mesures techniques envisager pour augmenter cette confiance, promouvoir la croissance. Pour le moment, quand il s’agit de ces rumeurs, nous voulons le dire et le redire de manière simple, claire : PAT GEN SA, PA GEN SA E PAP GEN SA. Kòb ameriken ki nan bank yo, kite yo la. Al chèche met sou yo si se nesesè. Men pa panse retire yo paske Gouvènman an, li respekte dwa ou genyen pou kite yo ou pou retire yo lè ou vle, si ou vle ; men l ankouraje ou, dans le respect, pa pran nan panik la. Lap bon pou tout moun, lap bon pou tout peyi a. De même, nous comptons informer la communauté internationale, en particulier les institutions financières internationales, de nos engagements. Nous, gouvernement haïtien, nous avons pris des engagements face aux banques, aux acteurs économiques, à notre population. Nous sommes des gens de parole, nous allons respecter nos engagements. Et nous en profitons pour informer les institutions financières internationales, de ce que, librement, nous avons décidé : Nous avons décidé de garder la ligne droite : celle qui ne passera pas par la nationalisation des comptes en dollars américains ou par la conversion de ces dollars. Nous garantissons la libre circulation des dollars comme des gourdes. Puisque le marché est libre, nous respectons les règles du jeu. Dans ce contexte d’irrationalité, nous privilégions l’information objective, la concertation, le dialogue et le respect mutuel. De ce fait, Nous invitons tous les secteurs concernés à faire preuve de responsabilité au nom des intérêts supérieurs de la nation. Président Jean-Bertrand Aristide

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