Le sénateur de l’Ouest , dissident Lavalas , Dany Toussaint , a présenté sa démission en vue ,dit-il, de faciliter la « transition politique et démocratique ». Dans sa lettre en date du 19 mars 2004 adressée au président contesté du Grand Corps , Yvon Feuillé, M. Toussaint indique que la situation actuelle requiert un « sens de l’Etat ». Dans cette correspondance, Dany Toussaint, s’en est pris à ses pairs qui n’avaient jamais mis en garde l’ex-président Aristide contre les dérives du régime Lavalas. M. Toussaint s’est offusqué du fait que les tenants du pouvoir aristidien ont vu en lui l’homme à abattre pour ses dénonciations des violents pratiques lavalassiennes. Cependant , les élus contestés du 21 mai et du 26 novembre 2000 entendent rester en poste pour « exercer leur mandat ». Toutefois , la tâche leur paraît ardue. Même en dehors de cette démission de Dany Toussaint, il serait difficile de parler d’exercice de pouvoir de contrôle de la chambre haute compte tenu de multiples considérations. D’abord, avec 15 membres sur 27, le Grand Corps, sans la Chambre des Députés, n’aurait aucune marge de manœuvre par rapport à l’Exécutif et au Législatif. Le rôle des sénateurs lavalas se limiterait à des consultations auprès de certaines institutions, des visites à l’étranger, des séances de ratification d’ambassadeurs, voilà tout. Des travaux qui apporteraient peu de résultats pour le pays comparativement à ce que le fonctionnement de ce corps coûte à la nation en terme de débours généralement. Ensuite, par rapport à la situation actuelle du pays, le maintien du Sénat poserait un problème de duplication en raison de l’existence du Conseil des Sages qui est investi lui aussi d’un pouvoir de contrôle. A l’heure actuelle, le maintien du Conseil des Sages, fruit d’un consensus national et international, semble prédominer de par sa constitution, sa configuration. Un autre aspect de la question, la 47ème législature et le Sénat faisaient parti de la crise qui a duré plus de trois ans sous Aristide. Les contestations ont commencé à la suite des élections du 21 mai 2000. A la lumière de tous ces éléments, le pays se retrouve maintenant à un carrefour où un choix doit être fait sur le devenir des occupants actuels du Sénat de la République. En attendant, quelque soit l’issue, Dany Toussaint plie bagage, il ne veut plus faire partie de ce parlement qui n’ a été à ses yeux rien qu’une caisse de résonnance sous Jean Bertrand Aristide. Des sénateurs contestés Lavalas continuent de défendre leurs postes malgré le départ pour l’exil de l’ancien président Jean Bertrand Aristide. Dans des déclarations faites à la presse, certains sénateurs contestés Lavalas critiquent le Conseil des Sages qui est appelé par la Commission Tripartite à exercer le contrôle du Pouvoir Exécutif. La démission du sénateur contesté de l’Ouest complique davantage la situation pour ces membres du Grand Corps au moment où des secteurs appellent à l’adoption d’une décision politique sur ce dossier. L’ancien sénateur du Sud-Est ,Prince Pierre Sonçon , salue la décision de Dany Toussaint . Le dissident Lavalas demande aux élus contestés encore en poste de se retirer pour faciliter la transition. La Convergence Démocratique souhaite q’une décision politique soit prise au plus vite pour résoudre le problème posé par la présence des quatorze (14) sénateurs contestés au niveau du Législatif Haitien . La principale coalition de l’ex-Opposition fait remarquer que ces élus issus d’élections contestés ont été à l’origine de la grave crise qui a affecté le pays depuis mai 2000 jusqu’au départ de Jean Bertrand Aristide, le 29 février 2004.
Le sénateur Dany Toussaint démissionne pour faciliter la transition. Ses collègues contestés s’accrochent à leurs postes
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