Les 28 pays membres de l’Association de Etats des Caraïbes (AEC) ont apporté vendredi à Panama leur soutien au processus politique et électoral en Haïti et demandé aux donateurs de remplir leurs engagements. L’AEC a reconnu « les efforts déployés par la République de Haïti et la communauté internationale (…) dans un cadre de sécurité, d’état de droit et de respect des droits de l’Homme » et mis « l’accent sur la nécessité de créer les conditions de crédibilité, d’inclusion et de transparence nécessaires pour assurer un processus électoral libre et juste ». Dans la déclaration finale de son sommet, l’organisation des Caraïbes a appelé « au dialogue entre tous les secteurs de la société » et par ailleurs « prié la communauté internationale d’accorder la priorité à la mobilisation de ressources destinées à faciliter le développement économique et social de Haïti ». Haïti est plongée dans un climat persistant d’insécurité que la présence depuis un an de forces onusiennes dans le pays le plus pauvre d’Amérique n’arrive pas à endiguer.Des élections municipales y sont prévues le 9 octobre, suivies de deux tours de législatives et présidentielle les 13 novembre et 18 décembre.Le sommet de l’AEC a été amputé de sa principale attraction, le président vénézuélien Hugo Chavez, récent initiateur du projet pétrolier Petrocaribe, qui prévoit la vente de brut vénézuélien à un tarif préférentiel aux pays les plus pauvres des Caraïbes. A la dernière minute, Hugo Chavez a renoncé à son voyage à Panama, le Costa Rica et Trinidad et Tobago, pays proches de Washington, s’étant opposés lors des réunions préparatoires à l’adoption d’une déclaration rendant hommage au Venezuela pour la création de Petrocaribe.La naissance de Petrocaribe est considérée comme la base d’un bloc anti-Washington dans la région. Haïti n’a pas été associé au projet Petrocaribe par le Venezuela. Un diplomate haïtien a expliqué à l’AFP que Chavez en faisait une question de principe, qu’il excluait de traiter avec les dirigeants de la transition en Haïti, arrivés au pouvoir à la faveur du renversement du régime, impulsé par Washington. L’AEC, organisation au sein de laquelle Cuba et le Venezuela ont une forte influence, a réaffirmé le « principe de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence ainsi que le droit de tous les peuples de construire en paix, stabilité et justice leur propre système politique », une condamnation de la politique des Etats-Unis vis à vis de Cuba.Un texte condamnant « le terrorisme, son financement et les pays qui abritent des terroristes » a été approuvé. Le ministre cubain des Affaires étrangères Felipe Perez Roque a précisé que cette déclaration soutenait la demande d’extradition de l’anticastriste cubain Luis Posada Carriles, réfugié aux Etats-Unis, soupçonné d’avoir commandité l’attentat contre un avion de ligne cubain en 1976 (72 morts) et d’une tentative d’attentat contre Fidel Castro.Le consensus étant nécessaire pour adopter une déclaration, les divergences entre les pays membres de l’AEC se sont étalées tout au long du sommet, tant leurs attentes sont différentes selon les pays.Dix chefs d’Etat étaient présents vendredi lors de la ratification de la déclaration de Panama, dont les présidents mexicain, Vicente Fox, colombien Alvaro Uribe et haïtien Boniface Alexandre.Le président indépendantiste du conseil régional de la Martinique Alfred Marie-Jeanne, qui conduisait la délégation française, a dénoncé « l’intolérance des grandes puissantes » dans les Caraïbes et dressé un constat de pauvreté, malnutrition et d’une dette extérieure insupportable pour les Etats de la région.La déclaration finale comprend une ferme condamnation du transit de déchets nucléaires radioactifs par les Caraïbes, avant leur retraitement en France.La France a déposé une réserve et assuré que le transports de déchets se faisait conformément au droit maritime international. L’AEC, qui rassemble les villes des Caraïbes et les pays latino-américains disposant d’une ouverture sur la mer des Caraïbes, est avant tout une organisation politique sans aucun pouvoir.Source AFP
Le sommet des Caraïbes appuie le processus politique et électoral en Haïti
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